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Le charnier de Verdun

Le charnier de Verdun
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Le photographe Jean-Pierre Bonfort revient sur les traces du tonnelier Louis Barthas qui a laissé 10 carnets de notes prises au fil de ses quatre ans de guerre.

Majors et brancardiers n’avaient de besogne que la nuit, pendant laquelle il était seulement possible de transporter les blessés. Faute de place sur les marches de l’abri, je dus rester sur le seuil, dans le boyau peu profond qui y amenait. À ce moment défilait une compagnie de renfort. Les hommes passaient, les yeux hagards, le visage terreux ruisselant de sueur, brûlé de soleil, s’aplatissant à terre à chaque sifflement d’obus qui tombaient en grand nombre à soixante ou quatre-vingt mètres environ, au-delà de l’abri auquel ils étaient sans doute destinés. […] Ils passaient, isolés ou par petits groupes, s’arrêtant, se cachant, épouvantés d’entrer dans cette fournaise. Quelques-uns restèrent jusqu’au soir au seuil de l’abri sans que personne ne se souciât d’eux. D’autres se tapirent dans un abri à moitié défoncé à côté du P. C. du commandant.

© Jean-Pierre Bonfort

  • Date
    26 avril – 19 mai 1916
  • Lieu
    Entre Mort Homme et Verdun, Meuse
  • Auteur(es)
    Jean-Pierre Bonfort
  • Description technique
    Photographie couleur, 61 x 70 cm
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, EP-1147-Boîte Fol, 10e cahier, page 301

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm215200633h