Le panthéon d’Homère

Zeus a de multiples unions avec des déesses et des mortelles, engendrant nombre divinités, héros et lignées royales. Héra est son épouse légitime. Zeus est traditionnellement représenté comme un personnage majestueux assis sur un trône, portant la barbe et une chevelure abondante. Il tient en main la foudre, parfois une Victoire ailée. L'aigle se tient à ses pieds.

Souverain du Ciel, Zeus est le plus puissant des dieux, maîtrisant les phénomènes atmosphériques : la foudre est son attribut et l'aigle son symbole. Sa victoire sur les forces primordiales et monstrueuses assure l'ordre du monde dont il est le garant. Aussi, lorsqu'il pèse la destinée des hommes avec sa balance d'or, doit-il s'incliner face aux arrêts du Destin afin de ne pas bouleverser l'ordre des choses. Il ne peut sauver son fils Sarpédon ni Hector, qui « lui est cher. » Zeus assure également le respect des serments et des lois de l'hospitalité.

C'est par la volonté de Zeus, père divin d'Hélène, qu'a lieu la guerre de Troie. À l'époque, son pouvoir n'était pas encore bien assuré. Il avait dû affronter une révolte des dieux ourdie par Héra. La guerre lui permet de les occuper en les divisant, de s'imposer en tranchant leurs querelles. Dans l'Iliade, bien qu'il se pose en spectateur et arbitre, Zeus soutient tantôt les uns, tantôt les autres, au gré des circonstances, trompant Agamemnon et n'hésitant pas à violer le pacte dont les hommes le croient garant pour perpétuer la guerre. C'est dans l'Odyssée que Zeus deviendra soucieux de justice.

Fille de Rhéa et de Chronos, Héra est la déesse du mariage et de la fécondité. Parmi ses attributions, elle accorde la royauté et les richesses ; parmi ses symboles, la grenade, le paon, le coucou. Sœur de Zeus, elle est sa troisième et dernière épouse. Mais le dieu souverain lui fait de très nombreuses infidélités. En représailles, elle ourdit un complot pour le détrôner. En vain. Elle se venge alors en persécutant les maîtresses de son époux et leurs enfants. D'une humeur acariâtre, elle inspire une vénération mêlée de crainte.

Héra est traditionnellement représentée comme une matrone majestueuse, habillée d'un voile qui parfois la couvre entièrement, portant une couronne. D'une main, elle tient une grenade, symbole de fécondité, de l'autre un sceptre surmonté d'un coucou. Un paon parade à ses pieds.

Héra est une adversaire acharnée de Troie depuis que Pâris, invité par Zeus à juger de la plus belle des déesses, lui a préféré Aphrodite, malgré sa promesse de souveraineté sur l'Asie. Quand Zeus, pour satisfaire Thétis, donne pour un temps la victoire aux Troyens, Héra le retient par ses charmes sur le sommet de l'Ida où Zeus s'endort profondément. Pendant ce temps, Poséidon peut prêter main forte aux Achéens. Zeus se réveillera furieux d'avoir été dupé par son épouse. Après la chute de Troie, c'est Énée qu'Héra poursuivra de sa rancune en entravant longtemps son arrivée en Italie.

Frère de Zeus et d'Hadès, Poséidon règne sur les mers qu'il reçut en partage. Soutien inconditionnel des Achéens, il se plaint que Zeus veuille le réduire par force alors qu'il est son égal, et revendique une autorité partagée sur l'Olympe et sur la Terre qu'il fait trembler en frappant du trident, son attribut. Dieu redoutable et craint, il protège ou persécute selon son humeur, déchaînant la mer ou l'apaisant à son gré. C'est l'un des dieux les plus craints et les plus honorés. Son épouse est Amphitrite, une Néréide.

Poséidon est traditionnellement représenté nu, avec le corps colossal d'un grand guerrier, portant une barbe et tenant le trident, arme que les Cyclopes lui ont forgée pour la guerre contre les Titans. Tantôt assis, tantôt debout sur les flots, souvent sur son char que traînent ses chevaux, parfois des dauphins nagent alentour. Son animal emblématique, le cheval, causera la chute de Troie.

En châtiment de sa révolte contre Zeus, Poséidon doit se mettre au service de Laomédon, père de Priam et roi de Troie dont il construit les puissantes murailles. Mais en retour, Laomédon lui refuse le salaire convenu, une offense qu'il ne pardonnera jamais aux Troyens. Aussi s'engage-t-il résolument dans la guerre du côté grec, ruminant avec sa sœur Héra la perte de Troie. Contre la volonté de Zeus, il se lance dans la bataille au secours des Grecs, exhortant les héros achéens, affrontant même Apollon.

Les enfants de Poséidon sont plutôt malfaisants et violents. Son fils Polyphème, un Cyclope cannibale vivant sur une île sauvage, dévore six compagnons avant qu'Ulysse ne lui crève son œil unique et ne parvienne à s'échapper. Pour avoir aveuglé son fils, Poséidon sera intraitable avec Ulysse qu'il poursuivra de sa colère à travers toute l'Odyssée, déchaînant de terribles tempêtes. Il faudra l'intervention de Zeus et la protection d'Athéna pour que le héros puisse lui échapper et rentrer à Ithaque après dix années d'errance.

Frère de Zeus et de Poséidon, Hadès règne sur les morts et le monde souterrain, les Enfers ou Tartare. Lors de la lutte contre les Titans, les Cyclopes l'arment d'un casque rendant invisible. Assisté de démons tel le chien Cerbère, l'impitoyable Hadès ne permet à aucun de ses sujets de revenir parmi les vivants. Amoureux de Perséphone, il doit l'enlever tant la déesse répugne à séjourner parmi les ombres. Une fois devenue son épouse, elle ne reste aux Enfers qu'un tiers de l'année mais elle s'avère tout aussi cruelle que lui. Hadès demeure impartial, n'intervenant pas dans la guerre de Troie.

Hadès est traditionnellement représenté le visage sévère, la barbe épaisse et noire, souvent coiffé d'un casque, son attribut avec le cyprès. Assis sur un trône, il porte un sceptre, une fourche ou une pique. Parfois il tient les clés fermant pour toujours les portes de la vie, ou une corne d'abondance, symbole des richesses de la terre où son royaume est enfoui.

Fille de Zeus et de Métis, Athéna est une déesse guerrière sortie toute armée du crâne de son père après qu'Héphaïstos l'a fendu d'un coup de hache. Métis était la première épouse de Zeus. Il l'avala lorsqu'elle était enceinte, craignant d'être renversé par l'enfant qu'elle mettrait au monde. En fait, Athéna aidera son père dans sa lutte contre les Titans et lui restera toujours fidèle. Vierge refusant tout mariage, la déesse s'attache à de grands héros tels Ulysse, Héraclès ou Thésée. Elle protège plusieurs cités, en particulier Athènes qui porte son nom depuis que ses habitants l'ont préférée à Poséidon.

Athéna incarne le savoir et la vertu, la prudence et la sagesse. Ses emblèmes sont l'olivier et la chouette, symbole de perspicacité. La déesse est traditionnellement représentée en guerrière, portant ses attributs : la lance, le casque et l'égide, une sorte de bouclier cuirasse orné de la tête de Méduse que lui a confié Zeus. D'une beauté simple, l'air grave empreint de force et de noblesse. Auprès d'elle se tient Nikè, divinité ailée symbolisant la Victoire qui lui est associée.

Lors du jugement de la plus belle des déesses, Pâris lui préfère Aphrodite et l'amour d'Hélène, attirant l'hostilité d'Athéna sur Troie, bien que s'y trouve son effigie protectrice, le Palladion : quand Hécube vient lui offrir un voile magnifique, faisant le vœu de lui immoler douze génisses « si elle daigne prendre en pitié notre ville, à sa prière Athéna fait "Non". » Guerrière insatiable, la déesse protège les héros achéens et s'acharne sur les Troyens. Elle participe à la mort d'Hector : lors du duel décisif, elle le trompe en empruntant la figure de son frère Déiphobe, le livrant ainsi à Achille.

De sa mère qui incarnait la Prudence et la Raison, Athéna tient la mètis, cette intelligence ingénieuse qu'elle partage avec Ulysse, son protégé. Au début de l'Odyssée, seule à se soucier de son sort, elle convainc Zeus de rendre Ulysse aux siens. Elle intervient constamment pour lui porter assistance, empruntant des figures humaines, suscitant des rêves prémonitoires, magnifiant Ulysse ou le travestissant au besoin. Elle veille sur Télémaque en l'absence de son père ; à son retour, elle participe au massacre des Prétendants, après quoi elle assure la concorde à Ithaque.

Née de l'écume des flots selon Hésiode, Aphrodite est la déesse de l'Amour et de la Beauté. Épouse frivole d'Héphaïstos le boiteux, elle préfère le bel Arès, dieu de la guerre, au forgeron difforme qui se venge en les prenant dans un filet métallique pour les exposer à la risée des Olympiens. Aphrodite incarne la sexualité incontrôlable et la passion dévastatrice. De ses unions illégitimes naît entre autres Éros, dieu du désir amoureux. En privilège, lui sont réservés sourires et babillages, tromperies et délices du plaisir, tendresse et douceur.

Les attributs d'Aphrodite sont la conque et le ruban d'amour ; parmi ses symboles la pomme, la rose, la colombe. Traditionnellement, la déesse est représentée nue ou demi nue, jeune et belle, réservée ou riante, tantôt sortie d'une conque ou des flots, tantôt traînée par un char à l'attelage de colombes ou de cygnes. La blondeur passait pour un don d'Aphrodite, dont la chevelure, blonde, est lâchée ou ramassée en chignon.

Aphrodite est à l'origine de la guerre de Troie car elle a promis la main d'Hélène à Pâris en récompense du jugement en sa faveur dans le concours de beauté entre les déesses. Aussi soutient-elle les Troyens. Sans combattre elle-même, bien qu'elle puisse intervenir pour tirer d'affaire ses protégés, Aphrodite apparaît plutôt comme une manipulatrice, jouant avec Hélène. Lors du duel entre Pâris et Ménélas, la déesse enlève le Troyen en mauvaise posture, relançant les hostilités ; elle le ramène auprès d'Hélène, victime lasse dont elle doit raviver la flamme.

Non seulement Aphrodite connaît des liaisons innombrables, mais elle inspire à Zeus ses infidélités conjugales ! C'est pour la remercier que le dieu souverain lui présente Anchise, un beau prince troyen, cousin du roi Priam. De leur union naît Énée qu'elle protège pendant la guerre de Troie. Quand Diomède affronte son fils, la déesse s'interpose ; c'est elle qui est blessée. Lors de la chute de Troie, Énée parvient à s'enfuir en portant Anchise sur son dos. Aphrodite le protègera jusqu'à son arrivée en Italie où il doit fonder ce qui deviendra Rome. Ainsi les César prétendent-ils descendre de Vénus.

Fille de Zeus et de Léto, sœur jumelle d'Apollon, Artémis est la déesse de la chasse, maîtresse des animaux. Vierge farouche, elle vit loin des hommes, dans des espaces sauvages, montagnes ou forêts, parmi les nymphes qui forment son cortège et dont elle exige une exclusive chasteté. Déesse de la virginité, elle veille sur les jeunes filles avant leur mariage et préside aux rites typiquement féminins, notamment l'accès à la condition de femme par le sacrifice d'une biche ou d'une chèvre. La déesse est grave, sévère et cruelle, impitoyable envers ceux qui l'offensent.

Artémis est associée à la Lune comme Apollon l'est au Soleil. Traditionnellement, la déesse est représentée comme une belle jeune fille, fière et hautaine, en habit de chasse, les jambes et les pieds nus, un sein parfois découvert. Armée d'un arc, le carquois empli de flèches sur l'épaule, elle est accompagnée d'une biche ou d'un cerf. Un croissant de lune orne sa tête.

Maîtresse des forêts, Artémis l'est aussi des côtes, assurant embarquements et débarquements. Elle nourrit une ancienne colère contre les Atrides, ravivée par Agamemnon quand la flotte grecque se rassemble à Aulis : dans l'attente du départ pour Troie, le roi tue un cerf à la chasse et se vante en disant qu'Artémis elle-même n'aurait pu le tuer de la sorte. Vexée, la déesse encalmine les vaisseaux et, pour qu'ils repartent, exige le sacrifice d'une vierge : Iphigénie, la propre fille dAgamemnon. Comme Apollon, Artémis soutient les Troyens, exhortant son frère à s'opposer à Poséidon : de rage, Héra lui arrache son arc et la frappe au visage !

Fils de Zeus et de Léto, frère jumeau d'Artémis, Apollon est un dieu de la lumière, purificateur et guérisseur, appelé Phébus (le « Brillant »). Dieu des arts, Apollon préside à la musique et à la poésie. Jouant de la lyre, il dirige le cœur des Muses. Harmonieux et serein, d'une grande beauté, Apollon séduit nymphes et mortelles ; ses amours sont souvent contrariées. Apollon est le dieu grec par excellence, une divinité philosophique, garante de beauté et d'harmonie.

Apollon est traditionnellement représenté tel un jeune homme élancé et gracieux, le visage imberbe, rayonnant, la chevelure blonde tombant en boucles. Il est muni des attributs qui symbolisent ses différentes fonctions : l'arc et les flèches du dieu vengeur ; la lyre offerte par Hermès ; le laurier que la Pythie mâche pendant la transe, le corbeau des augures.

À l'origine, Apollon est un dieu guerrier dont la vengeance est terrible. Impitoyable, il frappe de son arc aux flèches infaillibles. À Delphes, il tue Python afin de s'emparer du vieil oracle que gardait le monstrueux serpent. Apollon devient alors le dieu de la divination, maître des oracles : la Pythie prophétise en son nom ; on la consulte pour connaître l'avenir, se purifier ou recevoir des conseils. Apollon est aussi un dieu guérisseur, père d'Asclépios, le dieu de la médecine. Ses flèches frappent les mortels de maladies ou déclenchent des épidémies, telle la peste qu'Apollon envoie neuf jours durant sur les Achéens.

Apollon, contraint comme Poséidon de servir Troie pour un an, n'avait pas lui non plus reçu le salaire convenu avec le père de Priam. Il s'est vengé en déclenchant une épidémie et n'en tient plus rigueur aux Troyens. Ce sont les Grecs que frappe la colère du dieu : Agamemnon s'en est pris à son prêtre Chrysès, dont il retient captive la fille Chryséis. Pour le forcer à rendre la jeune fille, le dieu envoie une épidémie qui décime l'armée grecque. Dans la bataille, Apollon combat pour les Troyens, affronte Poséidon et protège Pâris. Le dieu interviendra dans la mort d'Achille : Apollon guide vers le talon la flèche que Pâris tire sur le héros.

Fils de Zeus et d'Héra, Arès est le dieu de la guerre dont il incarne la force, la violence, la destruction, alors qu'Athéna, guerrière elle aussi, représente la ruse, la prudence, le calcul. D'un caractère impétueux, impulsif, il sévit sur les champs de bataille. Seul l'amour peut désarmer ce dieu guerrier, comme en témoigne l'épisode rocambolesque du filet d'Héphaïstos où Arès se retrouve prisonnier avec Aphrodite, impuissant devant l'hilarité des dieux. La légende prête à Arès de nombreuses aventures amoureuses et beaucoup d'enfants parmi lesquels Phobos (la Crainte) et Deimos (la Terreur).

Arès est traditionnellement représenté comme un jeune homme fort, armé d'une pique, d'un bouclier et d'un casque, nu ou cuirassé, tantôt monté sur un char, tantôt à pied, toujours prêt à combattre.

Devant Troie, Arès combat le plus souvent du côté des Troyens, comme sa maîtresse Aphrodite. Mais il se soucie peu de la cause qu'il soutient, aidant le cas échéant les Achéens, se réjouissant surtout du carnage et du sang. Homère, ironique avec Arès, s'amuse à montrer que le dieu de la guerre n'est pas invincible, Athéna ayant raison de lui. Une fois, sous l'apparence de Diomède, la déesse le blesse de sa lance et lui arrache un cri qui retentit dans toute l'armée ! Une autre fois, elle l'étourdit en le frappant d'une pierre. Le culte d'Arès est peu répandu chez les Grecs. C'est à Rome qu'il deviendra, sous le nom de Mars, un dieu très important.

Fils de Zeus et de Maïa, Hermès, le messager des dieux, est associé à l'échange et au voyage : il conduit les voyageurs et les marchands dont il est le patron, mais aussi les âmes dans l'Hadès, et protège les voleurs et les menteurs ! Dès sa naissance, Hermès fait preuve d'ingéniosité et d'espièglerie : il fabrique la lyre en utilisant une carapace de tortue, puis vole le troupeau d'Apollon qu'il cache en le faisant marcher à reculons pour brouiller les pistes. Une fois découvert, il se fait pardonner d'Apollon en lui offrant la lyre. En échange, Hermès reçoit le caducée qui devient un de ses attributs.

Hermès est traditionnellement représenté avec ses sandales ailées et un chapeau à larges bords, le « pétase », symbole des commerçants et des voyageurs. Il porte le caducée, insigne des messagers et des hérauts. Tantôt nu, tantôt les épaules couvertes d'un manteau, il apparaît souvent sous « les traits d'un de ces jeunes gens dont la grâce fleurit en la première barbe. » (Od. X, 278)

Hermès avait conduit les déesses auprès de Pâris qui devait choisir la plus belle. Mais dans l'Iliade, c'est Iris la messagère des dieux. Dieu pacifique, Hermès reste en retrait : il ne fait que conduire Priam auprès d'Achille pour négocier une rançon en échange du corps d'Hector. Hermès intervient deux fois dans l'Odyssée : il transmet à Calypso la décision prise par Zeus de libérer Ulysse ; c'est lui qui offre au héros le moly, cette herbe magique qui protège des sortilèges de Circé. Ulysse apparaît comme son héritier tant le dieu est habile et rusé. Une tradition lui donne même Hermès pour grand-père.

Dieu du feu, maître de la métallurgie et de l'orfèvrerie, Héphaïstos est le fils de Zeus et d'Héra. Contrairement aux autres dieux, seul Héphaïstos est laid et boiteux, tels ces forgerons déformés par la forge dont il est le parrain. Sa mère, honteuse d'avoir engendré un fils infirme, précipite l'enfant depuis l'Olympe dans la mer où il est recueilli par Thétis, la future mère d'Achille. C'est là que se révèle son talent d'orfèvre, façonnant bijoux et parures qui devaient ravir les déesses au premier rang desquelles Aphrodite, son épouse frivole.

Héphaïstos est traditionnellement représenté barbu, la chevelure négligée coiffée d'un bonnet, le torse musclé couvert à demi d'un habit qui lui descend jusqu'aux genoux, tenant marteau et tenailles, ses attributs avec l'enclume. On le voit le plus souvent forgeant. Il s'appuie parfois sur une béquille, les jambes contrefaites, mais sa difformité n'est que rarement figurée.

Contrairement à son épouse Aphrodite qui lui préfère Arès, le dieu de la guerre, et soutient les Troyens, Héphaïstos s'engage du côté des Achéens, combattant avec la flamme devant Troie. Par reconnaissance pour Thétis qui l'a sauvé enfant, Héphaïstos protège Achille, à qui il forge de nouvelles armes – dont le célèbre bouclier – et qu'il délivre des eaux du Scamandre, le dieu fleuve troyen qui faillit engloutir le héros. À l'heure décisive de la chute de Troie, Héphaïstos aidera le charpentier Épeios à construire le cheval de bois.

Fille de Nérée et de Doris, Thétis est la plus célèbre des Néréides, ces divinités marines. Aimée de Zeus et de Poséidon, elle doit s'unir à un mortel car un oracle prédit qu'elle mettrait au monde un fils plus puissant que son père. Thétis se résout à épouser Pelée après une résistance acharnée : quand il l'approche pour la première fois, elle se change successivement en feu, en eau, en vent, en arbre, en oiseau, en tigre, en lion, en serpent et, finalement, en seiche ! De leur union naît Achille qu'elle trempe dans le Styx (ou passe par le feu) pour le rendre invulnérable.

Thétis est une belle jeune fille à la chevelure entrelacée de perles, comme ses cinquante sœurs, les Néréides. Portées par des dauphins ou des chevaux marins, ces « filles des vagues » accompagnent le cortège d'Amphitrite, l'épouse de Poséidon, qu'elles divertissent de leurs chants. Tenant tantôt un trident, tantôt une couronne, tantôt une branche de corail, elles sont parfois représentées comme des femmes à queue de poisson.

Thétis n'intervient dans la guerre de Troie qu'à la demande de son fils. Une première fois, elle implore Zeus de favoriser les Troyens pour venger Achille après qu'Agamemnon lui a repris sa captive Briséis. Zeus avait une dette envers Thétis : lors du complot des dieux contre lui, c'est elle qui amène le Géant Briarée à son secours. La seconde fois, elle sollicite Héphaïstos afin qu'il forge de nouvelles armes pour Achille, dont le fameux bouclier. Héphaïstos accepte avec joie, tant il lui est redevable de l'avoir recueilli quand il fut chassé de l'Olympe.