Dès le coup d'État, Victor Hugo tente d'organiser la résistance : on le voit sur les barricades, courant les réunions clandestines, mais en vain. Recherché, il doit s'enfuir et quitter Paris pour Bruxelles le 11 décembre, déguisé en ouvrier typographe, et muni d'un passeport au nom de Lanvin. Le décret du 9 janvier 1852 confirme son expulsion. Tout au long de ces journées, à plusieurs reprises, Juliette Drouet sauve Victor Hugo de périls ; elle en fait ensuite ce récit, probablement aux premiers jours de l'exil, à Bruxelles. Elle a aussi mis à l'abri la "malle aux manuscrits" qui est à Victor Hugo ce qu'est à Jean Valjean "l'inséparable". Si, pour ce dernier, la malle contient les reliques d'un passé révolu, pour Victor Hugo, c'est le vivier de l'œuvre à naître.