"La poupée de la Durande"
Les Travailleurs de la mer
Victor Hugo (1802-1885), dessinateur.
Plume et encre brune (192 x 209 mn)
Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, NAF 247451, fol. 71ter
© Bibliothèque nationale de France
"On nomme poupée dans les îles normandes la figure taillée dans la proue, statue de bois sculptée à peu près. De là, pour dire naviguer, cette locution locale : être entre poupe et poupée." La poupée de la Durande était particulièrement chère à mess Lethierry. Il l'avait commandée au charpentier sur le modèle de Déruchette : "Elle ressemblait à coups de hache. C'était une bûche faisant effort pour être une jolie fille." (T. M., I, III, X)
Il est encore question de la poupée de la Durande dans la deuxième partie du roman (II, I, IX) : "Gilliatt, profondément pensif dans ce labeur, chercha en vain la "poupée" de la Durande. C'était une des choses que la flot avait à jamais emportées. Gilliatt, pour la retrouver, eût donné ses deux bras, s'il n'en eût pas eu tant besoin." Sans doute, dans ces lignes se lisent par anticipation la perte pour Gilliatt de Déruchette, à la fin du roman.
Mais le souvenir de Léopoldine vient se superposer. Elle aussi s'appelait "Poupée" : c'était le surnom qui lui avait été donné dans le cercle familial. Rigidité de cette statue de bois, disparition de cette poupée "à jamais emportée" par les flots, tout concourt à accroître la dimension symbolique de cette figure.
 
 

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