Les misères du pauvre peuple
C. J. Traviès, dessinateur, 1839.
Lithographie
Bibliothèque nationale de France, Estampes et Photographie, De Vinck t. 105, n° 13345
© Bibliothèque nationale de France
En légende de cette image présentant les "misères du pauvre peuple" sous la Monarchie de Juillet, on peut lire :
"Partez du premier à votre gauche, commencez par le chef de file de la bande. Cet homme, qui a quelque analogie avec l'ours des Pyrénées, fut un des plus beaux cavaliers de son temps : des veuves se sont tuées pour lui. À quelque distance est une femme, on reconnaît son sexe à son chapeau, elle a cru à l'amour pur et désintéressé sur la terre, plus d'une fois elle fut appelée par une bouche chérie : mon ange ! Près d'elle est un septuagénaire porté jadis en triomphe par les gens de son parti : il fut appelé Cincinnatus par les uns, Phocion par les autres. Celui dont le visage est empaqueté dans un lambeau de linge fut un grand journaliste, un des grands critiques de sa génération. L'être qui vient ensuite est une femme, une des plus célèbres danseuses de l'opéra sous le Directoire. Cet inspecteur de voieries au front sévère a rêvé un instant d'être le rival de Napoléon ; il fut écolier comme lui, les idées napoléoniennes l'ont conduit là. Ce vieillard du font ne fut qu'un sage. Le maître du petit chien, cet autre vieillard adossé à la grille qui s'occupe à bourrer sa pipe, créa les courses de chevaux à Paris. Après, c'est l'égoût."
 
 

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