"La raison est pour nous, le sentiment est pour nous, l'expérience est aussi pour nous", déclare Victor Hugo dans la préface du Dernier Jour d'un condamné. Persuadé de défendre une juste cause en luttant contre la peine de mort, qu'il qualifie de "meurtre légal", Hugo ne craint pas le débat. Au contraire, il s'emploie à convaincre les partisans de la peine capitale et les indécis par la force de l'argumentation.
Pour mieux comprendre les enjeux de ce débat, on pourra acquérir ici une vue d'ensemble des arguments pouvant justifier la peine capitale, avant de découvrir comment Victor Hugo les réfute, à travers un choix d'extraits.

Les arguments pouvant justifier la peine capitale
Les élèves sont invités à retrouver et à classer les différents arguments utilisés en général en faveur de la peine de mort.

Les réponses de Victor Hugo
Ces arguments en faveur de la peine de mort, Victor Hugo les connaît bien. Inlassablement, il s'indigne de voir perdurer ces mêmes idées, et déploie contre elles une logique implacable et une éloquence qui ne laissent pas indifférent.
À travers ces différents textes, dégagez les principaux arguments d'Hugo et classez-les.

• Discours du 15 septembre 1848 à l'Assemblée constituante
• Préface du Dernier Jour d'un condamné, 1832
• Discours du 15 septembre 1848 à l'Assemblée constituante
• Plaidoirie au procès de Charles Hugo
• Préface du Dernier Jour d'un condamné, 1832
• Lettre aux habitants de Guernesey

Analyser des documents

• La peine de mort est-elle efficace ?
  À partir du premier extrait du Discours du 15 septembre 1848 à l'Assemblée constituante :
  Pour contester la valeur d'exemple de la peine capitale, Victor Hugo montre qu'elle est paradoxale. En quoi consiste le paradoxe ?

  À partir de la préface du Dernier Jour d'un condamné :
  – De qui parle Victor Hugo dans la première phrase ? Repérez dans ce paragraphe à quels moments Victor Hugo les fait parler, et à quels moments il leur répond. Comment ce texte progresse-t-il ?
  – Que signifie "il importe de retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore" ?
  – Qu'est-ce qu'un "geôlier" ? Quel autre terme emploierions-nous aujourd'hui ?

  À partir du second extrait du Discours du 15 septembre 1848 à l'Assemblée constituante :
  – Que signifie "voie de fait sanglante" ?
  – Pourquoi Victor Hugo voudrait-il que l'on appelle du même nom de "crime" un meurtre et une exécution ? Comment comprenez-vous "ce qui est crime pour l'individu est crime pour la société" ? Que pensez-vous de ce principe ?

• Que penser de la "loi du talion" ?
  À partir de la plaidoirie au procès de Charles Hugo (extrait n°1) :
  – Dans quel lieu Victor Hugo s'exprime-t-il ? Pourquoi s'adresse-t-il à "Messieurs les jurés" ? De qui s'agit-il ? Quel est leur rôle ?
  – La personne qui a pris en notes la plaidoirie de Victor Hugo a décrit, entre parenthèses, les gestes de l'orateur et les réactions de la salle. On voit Hugo montrer un crucifix fixé au mur de la salle d'audience du tribunal. Un tel geste serait-il possible aujourd'hui ? Pourquoi ?
  – En quoi consiste la "loi du talion" ? D'où provient cette expression ? Pourquoi Hugo la qualifie-t-il de "vieille (...) loi", de "reste des pénalités sauvages" ?

  À partir de la préface du Dernier Jour d'un condamné (extrait n°2) :
  – Montrez que ce passage est écrit sous forme de dialogue. Qui sont les interlocuteurs ? Où se trouve la réponse de Victor Hugo ?
  – Selon Hugo, la société ne doit ni punir, ni se venger. Comment justifie-t-il cette thèse ? Quelle autre possibilité laisse-t-il à la société ?

  À partir de la Lettre aux habitants de Guernesey :
  Comment comprenez-vous "le sang se lave avec les larmes et non avec le sang" ?

• Sur l'ensemble des textes
  Retrouvez, pour chaque texte, à quel(s) argument(s) en faveur de la peine de mort s'attaque Hugo. (Aidez-vous si nécessaire du texte précédent intitulé : "Les arguments des défenseurs de la peine de mort".) Quel argument Victor Hugo oppose-t-il à chacune de ces idées ?

– Avec l'aide du professeur, la classe entière imagine un personnage d'aujourd'hui, vivant en France, favorable à la peine capitale.
Qui peut-il être (âge, sexe, situation sociale, nom…) ? Qu'est-ce qui a pu le pousser à être de cet avis ? Qu'est-ce qui, dans la société où nous vivons, explique que certains considèrent le retour à la peine de mort comme une solution ?

– Cette personne écrit une lettre au ministre de la Justice pour réclamer le rétablissement de la peine de mort.
Écriture en commun de cette lettre.
Travail sur la forme à adopter en fonction du destinataire, la correction du style, la clarté et la variété des arguments, étayés par des exemples.

– Le ministre décide de lui répondre pour le convaincre qu'il a tort.
Travail par petits groupes : chaque groupe rédige sa version de la lettre du ministre de la Justice. Pour être convaincante, la lettre devra répondre précisément à chacun des arguments. Chaque groupe lit sa lettre à la classe. Laquelle est la plus convaincante et pourquoi ? (forme, ton, arguments.)