Qui est responsable
du crime ?
À travers
ce groupement de documents, analyser qui est responsable du crime, quelle
est selon Hugo la maladie du siècle et comment la soigner.
• Claude Gueux, 1834
• Préface du Dernier Jour d'un condamné, "Ou l'homme que vous frappez est sans famille…"
• Claude Gueux, "Le peuple a faim, le peuple a froid…"
• Projet de discours pour une loi sur les prisons, 1847
• Lettre aux habitants de Guernesey, "Oh ! nous sommes le XIXe siècle…"
• Claude Gueux, "Donnez au peuple qui travaille et qui souffre…"
• Dernières lignes de Claude Gueux
Analyser des documents
- Qui
est responsable du crime ?
À partir de l'extrait de Claude Gueux :
– Hugo dit-il que Claude Gueux n'a pas commis de crime ? De quoi la société de son temps est-elle coupable, selon lui ?
– Pourquoi, à votre avis, emploie-t-il à la fin le pronom "nous" ? Qui désigne-t-il ainsi ?À partir de la préface du Dernier Jour d'un condamné, "Ou l'homme que vous frappez est sans famille…" :
– Pour Hugo, en exécutant un individu, on commet toujours une injustice. Deux cas sont prévus par Hugo ; en quoi réside l'injustice dans chaque cas ?
– Quel serait le devoir de la société envers les personnes isolées, les orphelins ? Selon Hugo, qu'est-ce qui fait qu'un homme tombe dans le crime ?
– Que signifie "séquestrez-le" ? Comment un prisonnier peut-il subvenir aux besoins de sa famille ? Dans une famille pauvre, quelles conséquences l'exécution d'un père peut-elle avoir à l'époque ? Comment les choses se passent-elles aujourd'hui ?
- La
maladie du siècle
À partir de l'extrait de Claude Gueux, "Le peuple a faim, le peuple a froid…" :
– Comment comprenez-vous "la misère le pousse au crime ou au vice, selon le sexe" ?
– Que sont les "deux ulcères" dont parle Hugo ? Qu'est-ce que le "corps social" ?
– Relevez les termes appartenant au champ lexical de la maladie.
La deuxième moitié du texte repose sur une "métaphore filée", pouvez-vous l'expliquer ?À partir du Discours pour une loi sur les prisons :
– À quel phénomène, souvent dénoncé par Victor Hugo, fait référence le passage : "dont les enfants, durement exploités, subissent le labeur malsain des manufactures" ? Quand cette situation a-t-elle changé en France ? La description des conditions de vie des citoyens les plus pauvres vous semble-t-elle exagérée ?
– Comment comprenez-vous le passage "dont les fils paient tous, inexorablement, l'impôt militaire" ? Comment le service militaire était-il organisé à l'époque ? Qui pouvait y échapper et comment ?
– Pourquoi Hugo dit-il que le peuple porte presque tout le "poids de la pénalité" ? Quels sont les deux manques qui expliquent cette situation ?À partir des ressources iconographiques :
Analysez les causes de la misère sociale à l'époque de Victor Hugo
- Contre
le crime
À partir de Claude Gueux, "Donnez au peuple qui travaille et qui souffre…" :
Quel moyen de lutte contre la délinquance Hugo propose-t-il ici ? Quelles critiques peut-on faire à ce point de vue ?
À partir des dernières lignes de Claude Gueux :
Quelle est ici la métaphore qui domine ? Relevez les termes sur lesquels cette image s'appuie. Comment Victor Hugo considère-t-il la vie des êtres humains ?À partir de l'ensemble du groupement :
– Laquelle (ou lesquelles) des pistes proposées par Hugo vous paraît-elle la plus convaincante ? Pourquoi ?
– Certaines de ces idées vous semblent-elles encore valables aujourd'hui ? Certaines vous paraissent-elles dépassées ? Pourquoi ?
Pour
aller plus loin
Question sociale et
pénalité aujourd'hui : travailler autour d'un cas actuel.
Récemment, une affaire judiciaire a réveillé en France le débat sur le vol en "état de nécessité" : Agnès, une jeune mère de famille, est arrêtée en flagrant délit de vol dans un supermarché peu avant les fêtes de Noël 2000. Cet acte et ses suites juridiques serviront de point de départ à une réflexion sur les liens entre conditions sociales et délinquance, sur la loi et l'interprétation qui peut en être faite, sur la notion de responsabilité enfin.
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S'informer sur une affaire récente
– Rechercher le ou les articles sur ce cas en consultant sur Internet les archives du quotidien Libération. (Astuce : une fois sur le site, lancer la recherche à partir des mots-clés : "Mère de famille", puis "Agnès".) Après avoir pris des notes en lisant les articles, les élèves expliquent au professeur les principales étapes (y compris juridiques) de cette affaire.
– Il existe dans le Code pénal un texte de loi qui définit un "état de nécessité" dans lequel quelqu'un qui commet un vol ne peut être puni. Retrouvez ce texte sur le site Legifrance qui présente tous les textes de loi en vigueur en France (sur le site, cliquer sur "codes", puis "code pénal partie I législative", puis chapitre II "Des causes d'irresponsabilité ou d'atténuation de la responsabilité"), puis retrouver l'article concerné. Lecture en commun de cet article ; la classe en résume les limites. -
Discussion
Le cas de cette mère de famille correspond-il exactement à "l'état de nécessité" prévu par la loi ? Qu'est-ce qui a permis le rapprochement effectué par le premier juge ? Comment cette interprétation peut-elle être contestée ? -
À partir des textes de Victor Hugo
– Réflexion :
Imaginons que Victor Hugo, transporté à notre époque, ait eu connaissance de cette affaire par les journaux. D'après les documents du dossier "Le symptôme d'une société malade", quel aurait été son point de vue ? Comment aurait-il pu expliquer l'acte commis par cette mère de famille ?
– Expression :
Touché par cette affaire, Victor Hugo envoie lui aussi un article au quotidien Libération. En vous inspirant de ses arguments, mais aussi de son style, écrivez cet article.