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De deux choses l'une :
Ou l'homme que vous frappez est sans famille, sans parents, sans adhérents
dans ce monde. Et dans ce cas, il n'a reçu ni éducation,
ni instruction, ni soins pour son esprit, ni soins pour son cur ; et alors de quel droit tuez-vous ce misérable orphelin ? Vous
le punissez de ce que son enfance a rampé sur le sol sans tige
et sans tuteur ! Vous lui imputez à forfait l'isolement où
vous l'avez laissé ! De son malheur vous faites son crime ! Personne
ne lui a appris à savoir ce qu'il faisait. Cet homme ignore. Sa
faute est à sa destinée, non à lui. Vous frappez
un innocent.
Ou cet homme a une famille ; et alors croyez-vous que le coup dont vous
l'égorgez ne blesse que lui seul ? que son père, que sa
mère, que ses enfants, n'en saigneront pas ? Non. En le tuant,
vous décapitez toute sa famille. Et ici encore vous frappez des
innocents.
Gauche et aveugle pénalité, qui, de quelque côté
qu'elle se tourne, frappe l'innocent !
Cet homme, ce coupable qui a une famille, séquestrez-le. Dans sa
prison, il pourra travailler encore pour les siens. Mais comment les fera-t-il
vivre du fond de son tombeau ?
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