"Lorsque la trahison, sa complice livide…"

 

Il faut juger avec équité et modération même nos pires ennemis.
Cette règle absolue, Victor Hugo tient à la respecter lui-même. Adversaire politique acharné de Napoléon III, qui fait exécuter ses ennemis vaincus, qui l'a contraint lui-même à un long exil, il écrit contre lui des pages d'une rare violence. Pourtant, il se refuse à souhaiter sa mort.

 
   
 

Lorsque la trahison, sa complice livide,
Vient et frappe à sa porte, il fait signe d'ouvrir ;
Il est le fratricide ! il est le parricide !
Peuples, c'est pour cela qu'il ne doit pas mourir !

Gardons l'homme vivant. Oh ! châtiment superbe !
Oh ! S'il pouvait un jour passer par le chemin,
Nu, courbé, frissonnant, comme au vent tremble l'herbe,
Sous l'exécration de tout le genre humain !

 
 

Victor Hugo, Les Châtiments, livre IV
Consultation sur Gallica