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Royaliste sous la Restauration, orléaniste
sous Louis-Philippe, pair de France de 1845 à 1848, élu
de la majorité de droite dès les débuts de la IIe
République, Hugo n’entre vraiment dans l’opposition que lors du
coup d’État du 2 décembre 1851. Déjà depuis
1849, il intervient régulièrement à l’Assemblée
pour faire obstacle aux lois réactionnaires réclamées
par une droite de plus en plus conservatrice, et vote avec la gauche démocrate-socialiste
(contre la loi Falloux, contre la déportation des prisonniers politiques,
pour le suffrage universel, contre l’aide de la France au pape Pie IX).
Du 2 au 10 décembre, dans la clandestinité,
il tente avec un groupe de parlementaires de provoquer un soulèvement
contre Louis Bonaparte. Le 11 décembre, il doit quitter Paris et
n’y reviendra qu’à la chute du second Empire. De son exil, il impose
une image de républicain convaincu, multipliant les écrits
politiques, de Napoléon-le-Petit – pamphlet où il
expose en outre un programme de restructuration de l’État – jusqu’à
ses prises de position largement diffusées par la presse européenne
en faveur des peuples en lutte pour leur liberté. En prose comme
en vers, il s’élève contre le travail des enfants, l’exploitation
des ouvriers, l’ignorance qui engendre la misère, contre la peine
de mort et le système carcéral, et prône la paix dans
une "République démocratique, universelle et sociale".
À son retour, Hugo poursuit sa lutte
pour plus d’humanité. Après l’échec de la Commune,
il offre d’accueillir chez lui à Bruxelles les insurgés
qui se sont vu refuser l’asile politique par le gouvernement belge. Il
dénonce avec force les massacres de la répression versaillaise
(L’Année terrible). Au Sénat, où il siège
à partir de 1876, il ne cesse de réclamer l’amnistie complète
pour les communards. Il ne l’obtiendra qu’en 1880.
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