Contre la peine de mort

 

La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie.
Discours à l’Assemblée constituante, 15 septembre 1848

 

Dans la préface de la réédition de 1832 du Dernier Jour d’un Condamné, Victor Hugo "avoue hautement" que ce livre n’est rien d’autre "qu’un plaidoyer […] pour l’abolition de la peine de mort", et souligne que son écriture l’a libéré d’une culpabilité, "il [l’auteur] n’a plus senti à son front cette goutte de sang qui rejaillit de la Grève sur la tête de tous les membres de la communauté sociale". Mais, ajoute-t-il, "se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux", et il ne va plus cesser de se battre pour cette idée. Il a trente ans, il en avait vingt-sept à la première édition, et déjà à vingt ans, dans Han d’Islande, il exprimait son dégoût du "meurtre judiciaire".

Comme obsédé par sa première rencontre en 1812 avec un condamné mené à l’échafaud sur une place de Burgos (scène décrite dans Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie), et poursuivi par l’image intolérable de la foule accourant au spectacle des exécutions publiques, il luttera jusqu’à son dernier souffle contre la peine capitale au nom de l’inviolabilité de la vie humaine, dénonçant l’horreur en même temps que l’inefficacité du châtiment. Utilisant tour à tour sa notoriété d’écrivain et son statut d’homme politique, il met son art littéraire au service de cette cause, à travers romans, poèmes, témoignages devant les tribunaux, plaidoiries, discours et votes à la Chambre des pairs, à l’Assemblée puis au Sénat, articles dans la presse européenne et lettres d’intervention en faveur de condamnés – allant jusqu’à tenter de convaincre Juarez, dont il salue le combat pour la libération du Mexique, "d’épargner l’usurpateur" Maximilien.

 

 

Les documents



Affaire Lecomte
Pétition à l’Assemblée nationale
"Ecce Lex"
"Justitia"

 


Le dossier