Considérée bien souvent comme la principale caractéristique de l’art islamique, la calligraphie investit très tôt le champ artistique. L’écriture arabe, peu utilisée avant la révélation coranique, connaît avec l’essor de l’islam un formidable élan.
Durant la même période s’élabore un véritable savoir calligraphique, codifié par des maîtres prestigieux de la cour abbasside, tels le vizir Ibn Muqla (mort en 940) ou Ibn al-Bawwâb (mort en 1022). Ils instaurent un système de règles théorisant « l’écriture bien proportionnée ». On trace à partir de la première lettre de l’alphabet, alif, un cercle de référence à l’intérieur duquel toutes les autres lettres doivent s’inscrire. Ce système est complété par l’emploi du point mesure – obtenu avec la pointe biseautée d’un calame – qui permet de fixer les proportions de chaque lettre.
C’est à Yâqût al-Musta’simî (mort à Bagdad en 1298) que reviennent les derniers perfectionnements du naskhî et la formalisation de « six styles » canoniques.