Frontispice enluminé de bleu et or
Coran
Iran, 1594.
Papier, 450 f., 39 × 25,5 cm
BnF, département des Manuscrits, arabe 418, f. 2 v°-3
© Bibliothèque nationale de France
Offert en 1594 à la mosquée de Yânîq par le vizir ottoman Sinan Pasha, conquérant de la Hongrie, ce coran suivi d’un Fâlnâmeh – manuel de géomancie – montre le travail d’artistes iraniens safavides au service du pouvoir ottoman.
Se reflétant en miroir, ces deux pages enluminées illustrent parfaitement la nouvelle esthétique à dominante bleu et or qui, née au XVe siècle, est devenue alors la règle. Dans un large encadrement où court une bande ornée de losanges, l’espace intérieur se divise en trois parties.
Deux bandeaux horizontaux encadrent une rosace centrale dont les huit branches portent un motif trilobé décoré de gracieuses arabesques. Le champ doré est entièrement recouvert d’un fin motif floral.
Quelques versets de la sourate al-Wâqi’a (Celle qui est inéluctable) invitent le lecteur au respect du livre sacré. Ils sont copiés dans les cartouches en thuluth blanc, de même que le verset du Mira’j (Le Voyage nocturne) écrit au centre des rosaces.
Bandeaux :
Sourate LVI, 77-80
Voici, en vérité, un noble Coran,
Contenu dans un livre caché.
Ceux qui sont purs peuvent seuls le toucher.
C’est une révélation du Seigneur des mondes !
Rosaces centrales :
Sourate XVII, 88
Dis :
« Si les hommes et les Djinns s’unissaient
Pour produire quelque chose de semblable à ce Coran,
Ils ne produiraient rien qui lui ressemble,
Même s’ils s’unissaient mutuellement. »