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« Yoshitsune aux mille cerisiers » (Yoshitsune Senbon Zakura)

« Triptyque de marionnettes » (Ayatsuri sanpuku tsui)
« Yoshitsune aux mille cerisiers » (Yoshitsune Senbon Zakura)
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Toyonobu innove en réalisant ce triptyque non découpé, très aéré, et en rythmant le décor par des échappées de paysages, thème rare à l’époque. Ce format se prête tout à fait à la présentation de la pièce de théâtre de marionnettes Yoshitsune aux mille cerisiers, créée en 1748 pour le bunraku. Ce terme provient du nom du théâtre d’Ôsaka spécialisé dans ce genre de spectacle : le Bunraku-za. Trois acteurs en pied manipulent des marionnettes, devant un décor continu de cloisons coulissantes – véritable tentative de profondeur pour suggérer un paysage, traversé par une rivière bordée de roseaux, où s’ébattent des hérons cendrés, avec, dans le prolongement, un bassin sous des feuillages, puis des pies, sur une branche, parmi des bambous, ou bien encore (à droite) une véranda, où se prépare la cérémonie du thé.

Les marionnettes représentent trois personnages : Yoshitsune (1159-1189), le frère du shogun Yoritomo (1147-1199), à droite ; une danseuse, Shizuka-Gozen, sa fidèle maîtresse, au centre ; et Benkei, un renard qui a pris l’apparence d’un moine soldat, conseiller et compagnon loyal du seigneur, à gauche.
Yoshitsune est poursuivi par son frère, jaloux de sa popularité. La danseuse Shizuka joue d’un tambourin fait avec la peau de renard des parents du moine qui, pour ne pas s’éloigner d’eux, la suit. Yoshitsune, apprenant son histoire, lui offre le tambourin. Reconnaissant, Benkei lui révèle alors un complot qui se trame contre lui et son éventuelle capture par les bonzes. Et comme il est doté des pouvoirs surnaturels du renard, il favorise la fuite de Yotshitsune.
Le seigneur finit cependant par être capturé et il se suicide, à trente et un ans, par seppuku (hara-kiri). Il reste encore actuellement l’un des héros les plus populaires du japon. Cet épisode de l’histoire de Minamoto no Yoshitsune, illustre général, fut repris par le théâtre kabuki. La pièce devint l’une des plus célèbres du répertoire. Son succès est toujours actuel. (G. L.)

Ishikawa Toyonobu fut peintre, illustrateur de livres et dessinateur d’estampes, et c’est avec virtuosité qu’il pratiqua comme Masanobu, la technique des benizuri-e, estampes à deux couleurs, rose et vert, de format hosoban. Il s’essaya dans les triptyques de même format, non découpés parfois, et fut le premier à situer ses figures en pied sur un fond de paysage ou de cloisons coulissantes décorées. Il célébra aussi la nudité féminine, à demi dévoilée. Père du poète de kyôka, Ishikawa Masamochi (1753-1830), il mêla souvent des poèmes à ses estampes.

© Bibliothèque nationale de France

  • Auteur(es)
    Ishikawa Toyonobu (1711-1785)
  • Description technique
    Signé : « Ishikawa Toyonobu hitsu »
    Inscriptions : la signature, en bas, et le titre, en haut, dans les cartouches, avec l’indication de l’emplacement des scènes (hidari, naka, migi : « gauche », « centre », « droite » ), sont répétés trois fois benizuri-e. Format triptyque d’hosoban non découpé. 290 x 145 mm (290 x 435 mm)
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE DE-11, J. B. 342

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm314200013w