Jeu d'échecs et amour courtois
Vers 1430-1440. Vitrail en grisaille, 52 x 54 cm
Provenance: Villefranche-sur-Saône, hôtel de La Bessée.
Musée national du Moyen Âge, Cl. 23422
© Musée national du Moyen Âge
© RMN / Jean -Gilles Berizzi
L'expression "avoir jeu avec." contient souvent une allusion à l'acte amoureux. Plus subtilement, les jeux servent aussi de métaphore aux rituels de l'amour, comme sur ce vitrail, où sont représentées les premières étapes de la conquête amoureuse. Il s'agirait d'Édouard II de Beaujeu et de la fille de Guyonnet de La Bessée, d'une grande famille de Villefranche. Édouard déplace une pièce qui semble être une dame, déplacement qui lui donnerait la victoire - la main droite de la jeune femme semble exprimer du dépit. En même temps, la main gauche de Mlle de La Bessée laisse supposer que la victoire du sire ne se limitera pas à l'échiquier.
De nombreuses légendes reposent sur cet épisode, en particulier l'enlèvement de la jeune femme par Édouard et le juste châtiment de ce dernier, obligé de céder sa seigneurie au duc de Bourbon en 1400. Si les échecs permettent d'arriver à "dame nouvelle", pour parler comme Charles d'Orléans, les jeux de dés renvoient à une image moins civilisée, celle du hasard, de l'amour aveugle, marqué par l'instabilité, les rebondissements et. les tricheries.