Première image du jeu de dames
Les Sept Saiges de Romme
Genève, Louis Cruse, 1492. In-4º
BnF, Arsenal, 4º BL 4235 Rés.
Cet incunable genevois, imprimé par Louis Cruse en 1492, présente une version française illustrée d'un des "romans" les plus appréciés de la fin du Moyen Âge, étonnant mélange de conte moralisateur et de grivoiserie. Trois graveurs ont travaillé à illustrer cette édition : l'un, le meilleur, assez expressif, multiplie les tailles et les volumes ; un deuxième, moins talentueux, produit des personnages un peu raides mais aux détails nombreux ; le dernier, enfin, nettement moins habile, présente des personnages schématiques et sans nuances. C'est au deuxième graveur que l'on doit cette scène du chevalier s'évanouissant à la vue de sa femme légèrement blessée à la main : on distingue nettement entre eux un tablier de jeu qui paraît bien représenter un damier avec ses pions - bien que le texte ne parle que de dés. C'est à ce jour la plus ancienne représentation datée de joueurs de dames, un jeu qui n'est pas attesté dans la littérature avant 1508.