Gregorio Leti
Critique historique, politique, morale, économique et comique sur les loteries anciennes et modernes, spirituelles et temporelles, des États et des Églises, traduit de l'italien de Monsieur Leti.
Amsterdam, Théodore Boeteman, 1697. 2 vol., in-12. Frontispices gravés signés A. de Winter, portrait, pl., dépl.
Provenance: duc de La Vallière
BnF, Arsenal, 8º T 5259
Historiographe du roi Charles II d'Angleterre, l'Italien Gregorio Leti (1630-1701) s'est converti dans sa jeunesse au calvinisme - bien qu'il défende l'idée que toutes les religions ont les mêmes fondements, La Trinité, l'Incarnation et la Vertu. Le monde apparaît à ses yeux comme une immense loterie: il en est ainsi du mariage et du climat, de la politique et de la médecine et même de la création du monde, présentée comme une loterie entre Adam, Ève et le Démon. L'être humain ne pouvant se contenter de vivre heureux avec peu de biens, il est légitime qu'il s'adonne à la loterie en espérant gagner gros. On ne saurait donc condamner ces pratiques aléatoires simples, naturelles et innocentes, puisqu'elles servent les intérêts de l'État, de l'Église et des familles tout en adoucissant la misère des pauvres. Gregorio Leti rédige pourtant cet ouvrage principalement à des fins de critique sociale et religieuse, préconisant que les bénéfices et les emplois dans l'Église soient tirés au sort, chez les catholiques comme chez les protestants.