L'hombre, métaphore de la politique internationale
Le Jeu de l'hombre des princes de l'Europe
1685. Eau-forte, 28,5 x35,5 cm
BnF, Estampes Qb1, 1687-1688, f. 166
Cette gravure satirique, au texte foisonnant, utilise les ressources d'un jeu de cartes pour mettre en scène les potentats de ce monde. Il s'agit ici de l'hombre, alors fort à la mode. La métaphore est claire : l'Europe est découpée en morceaux par des souverains sans contrôle qui " jouent" leurs territoires comme leurs propres biens.
La satire s'inscrit après la trêve de Ratisbonne, signée le 15 août 1684 par l'empereur, pressé par la menace turque (et hongroise avec Tököly), et l'Espagne, qui reconnaissent à Louis XIV ses annexions récentes (Luxembourg, Strasbourg et l'Alsace, les "Réunions"). Elle ne prend pas franchement parti, se contentant d'enregistrer la position de force du roi de France et le recul des Habsbourg.
La gravure reprend les termes d'un libelle manuscrit, intitulé Le Jeu de l'ombre [des princes] , qui circulait en 1684 et que Tallemant des Réaux, parmi d'autres, a recueilli (manuscrit 673 de la bibliothèque municipale de La Rochelle).