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Josef Koudelka – RUINES

Josef Koudelka – RUINES

Visite virtuelle

La visite virtuelle proposée ci-dessous plonge le visiteur dans une reproduction numérique de l'exposition « Josef Koudelka. Ruines » qui s'est tenue à la Bibliothèque nationale de France du 15 septembre 2020 au 16 décembre 2020. L'exposition a été captée par une caméra permettant des prises de vues à 360°. Une soixantaine de points de vue ont été réalisés. Toutes les photographies sont zoomables pour permettre une immersion totale. Le visiteur peut se déplacer d'un point de vue à l'autre, a accès aux textes sur les cimaises et aux images des œuvres avec les informations techniques associées. La durée de visite, similaire à celle de l'exposition elle-même, dépend du temps qu'il passe à contempler les œuvres.


Toutes les photographies présentées dans la visite virtuelle sont couvertes par un copyright © Josef Koudelka/ Magnum Photos

Exposition présentée à la Bibliothèque nationale de France, du 15 septembre au 16 décembre 2020, en collaboration avec l'Agence Magnum Photos et avec le soutien de la Fondation Louis Roederer. Les tirages photographiques exposés ont été réalisés par Christophe Batifoulier des laboratoires Picto.

Introduction à l'exposition par Héloïse Conésa, conservatrice au département des Estampes et de la photographie, Bibliothèque nationale de France, et commissaire de l'exposition

La série « Ruines » de Josef Koudelka dévoile les œuvres nées d’une quête engagée il y a 28 ans dans près de 200 sites archéologiques et une vingtaine de pays, de la France à la Syrie, en passant par le Maroc, la Sicile, l’Espagne ou encore la Turquie. La réunion des 110 tirages exposés ici est inédite et témoigne de sa vision subjective et éclatée des vestiges antiques. L’artiste en fait une allégorie du monde, magnifiée par l’emploi du panoramique, devenu sa signature dès lors qu’il photographie les paysages.

Josef Koudelka ne souhaite pas figer les ruines dans une vision romantique mais bien au contraire revenir encore et toujours sur les mêmes lieux pour en enregistrer les évolutions liées au passage destructeur du temps, des hommes et de la nature qui reprend ses droits. La somptuosité des levers et des couchers de soleil qui embrasent les pavements, les colonnes, les sculptures des bas-reliefs souligne avec justesse la merveilleuse géométrie des sites. Le choix du cadre étiré enrichit la composition servie par toute une grammaire visuelle faite de vues basculées, fragmentées, parfois sans horizons, et par un noir et blanc puissant qui confère aux ruines un caractère grandiose. Josef Koudelka est ici animé, comme dans l’ensemble de ses travaux antérieurs, par la recherche de la beauté, une beauté qui peut se nicher au cœur de la destruction mais qui, à l’instar de celle des ruines antiques, résiste.

Ces paysages sont une ode aux ruines de la Mare Nostrum et nous interpellent sur la nécessité de sauvegarder l’héritage de cette civilisation – dont certaines des traces photographiées par Josef Koudelka ont aujourd’hui disparu, détruites par les guerres. Le photographe valorise un territoire, aux origines de nos cultures d’Europe, riche des circulations qui l’ont façonné et des archipels qui le peuplent. À l’instar de l’empereur romain dans les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar, Josef Koudelka nous rappelle avec « Ruines » que « chaque homme a éternellement à choisir, au cours de sa vie brève, entre l’espoir infatigable et la sage absence d’espérance, entre les délices du chaos et celles de la stabilité, entre le Titan et l’Olympien. À choisir entre eux, ou à réussir à les accorder un jour l’un à l’autre. »

Si la Bibliothèque nationale de France conserve déjà quelques tirages du photographe – entre autres de la série « Gitans » et de la Mission photographique de la DATAR – Josef Koudelka, en donnant au département des Estampes et de la photographie près de 170 tirages de sa série Ruines lui fait ainsi l’honneur de préserver son œuvre, de la mettre à l’abri des effets de l’iconoclasme, du vandalisme et de l’ignorance, dont la ruine est aussi le symbole.

Producteur et réalisateur : Coskun Asar

Autour de l'exposition