Baptême sous les tropiques ou Calcina en amour

Théâtre des Variétés, 4e acte du Naufrage de la Méduse. Nantes, Impr. chez Charpentier, 1840. Lithographie (27,8 x 43,3 cm)
BNF, Estampes et Photographie, Jz-23-Fol.

Le 2 juillet 1816, la frégate la Méduse échoua sur le banc d'Arquin, à quarante lieues de la côte d'Afrique. Dans l'impossibilité de remettre le navire à flot, il fut décidé de construire un radeau de vingt mètres de long et de sept mètres de large sur lequel se réfugièrent cent quarante-neuf marins, le reste de l'équipage se répartissant dans cinq canots qui devaient remorquer le radeau. Dix-sept hommes étaient abandonnés sur la frégate, qui ne tarda pas à s'abîmer dans les flots. Comme le radeau gênait la marche des canots, les amarres furent coupées, et l'embarcation de fortune dériva au gré des courants pendant douze jours. C'est le brick l'Argus - un des bâtiments de transport chargés d'accompagner la Méduse - qui recueillit les quinze survivants presque mourants. Un tel sujet ne pouvait qu'inspirer les artistes. En 1839, le public parisien allait découvrir deux spectacles ayant pour titre Le Naufrage de la Méduse : d'abord, le 27 avril 1839, le drame lyrique de Charles Desnoyer et Dennery au théâtre de l'Ambigu-Comique, puis le 31 mai, au théâtre de la Renaissance, un opéra en quatre tableaux, avec des paroles des frères Cogniard sur une musique du compositeur allemand Friedrich von Flottow. Le drame lyrique s'inspirait, pour les décorations, des cinq actes en six tableaux du Baptême sous la ligne de François-Auguste Biard (1799 ?-1882) et du Radeau de la Méduse de Théodore Géricault, qui avait provoqué de violentes polémiques au Salon de 1819.