Le Christ apparaissant à saint Pierre dans la tempête

Bréviaire de Belleville. Atelier de Jean Pucelle. Paris, vers 1323-1326.
BNF, Manuscrits, Latin 10483 fol. 37

Dans la vie de nombreux saints, la mer fait l'objet d'une traversée, réelle ou symbolique. Au Moyen Âge, la mer houleuse représente les dangers et les difficultés de l'existence. Il s'agit de garder la foi dans cette épreuve extrême à l'exemple de saint Pierre. "Seigneur, sauvez-moi", crie l'apôtre alors que la mer, agitée par un grand vent, élevait des montagnes d'eau. S'il se défiait de lui-même, Pierre avait entière confiance dans le Fils de Dieu. En effet, à peine le Christ lui eut-il donné la main, que Pierre reprit sa fermeté première, et que, marchant sur les flots avec assurance, il retourna au bateau avec Lui.<br>Cette enluminure illustre le psaume 68 : "Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux me sont entrées jusqu'à l'âme. J'enfonce dans la bourbe du gouffre, et rien qui tienne ; je suis entré dans l'abîme des eaux et le flot me submerge. Je m'épuise à crier, ma gorge me brûle, mes yeux sont consumés d'attendre mon Dieu."