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- Ai-je l'honneur de
parler au capitaine du Péquod ? demandai-je en m'approchant
de l'entrée de la tente.
- En supposant que ce soit le capitaine du Péquod,
que lui veux-tu ?
- Je pensais à embarquer.
- Tu y pensais, n'est-ce pas ? Je vois que tu n'es pas de
Nantucket - déjà été dans un
bateau défoncé ?
- Non, monsieur, jamais.
- Tu ne connais rien de rien en fait de pêche à
la baleine, j'en jurerais, hein ?
- Rien, monsieur, mais je suis sûr que j'apprendrai
vite. J'ai fait plusieurs voyages dans la marine marchande
et je crois que...
- Le diable emporte la marine marchande. Pas de jargon avec
moi. Vois-tu ce pied ? - Je te le flanquerai au cul si jamais
tu reparles devant moi de la marine marchande. La marine
marchande, sans blague ! Et je présume que tu en es
même fier, d'avoir servi sur ces navires marchands.
Mais bon sang, homme ! qu'est-ce qui te pousse à vouloir
pêcher la baleine, hein ? - ça m'a l'air un
peu suspect, non ? - Tu n'as pas été pirate
des fois, non ? Tu n'as pas volé ton dernier capitaine,
non ? Tu n'as pas pensé à assassiner les officiers
une fois au large ?
Je protestai de mon innocence devant ces soupçons.
Je comprenais que ce vieux marin, en tant que quaker de l'île
de Nantucket, dissimulait, sous le masque de la facétie,
ses préjugés d'insulaire, méfiant envers
tout étranger à moins qu'il ne vienne du cap
Cod ou de Vineyard.
- Mais qu'est-ce qu'il te prend de vouloir pêcher la
baleine ? Je veux en connaître la vraie raison avant
d'envisager de t'embarquer.
- Eh bien ! monsieur, je veux savoir ce que pêcher
la baleine veut dire. Je veux voir le monde.
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