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Puis enfin, après
un dernier regard circulaire, il se tourna vers son compère:
« Capitaine Bildad, allons vieux camarade, il nous
faut partir. Coiffez la grande vergue ! Ohé du canot !
Parez à l'accostage ! Doucement, doucement ! Allons,
Bildad, mon garçon, dis ton dernier mot. Bonne chance
Starbuck, bonne chance Monsieur Stubb, bonne chance Monsieur
Flask - au revoir et bonne chance à vous tous - et
dans trois ans jour pour jour un souper fumant vous attendra
dans le vieux Nantucket. Hourra et en route ! - Dieu vous
bénisse et vous ait en sa sainte garde, murmura le
vieux Bildad de façon presque inintelligible, j'espère
que vous aurez du beau temps afin que le capitaine Achab
soit bientôt parmi vous; un beau soleil, voilà
tout ce dont il a besoin et vous en aurez largement dans
les tropiques vers lesquels vous partez. Soyez prudents dans
votre chasse, vous les seconds. Ne maltraitez pas inutilement
les pirogues, vous les harponneurs, les bons bordés
de cèdre blanc ont monté de trois pour cent
au cours de l'année. N'oubliez pas non plus vos prières.
Monsieur Starbuck, veillez à ce que le tonnelier ne
gaspille pas les douvelles de rechange. Oh ! les aiguilles
à voiles sont dans le coffre vert ! Ne chassez pas
trop les jours du Seigneur, hommes, mais ne laissez pas non
plus passer une belle occasion, ce serait repousser les dons
du Ciel. Jetez un œil sur le tierçon de mélasse,
Monsieur Stubb, il coule un peu, je crains. Si vous relâchez
dans les îles, Monsieur Flask, méfiez-vous de
la fornication. Au revoir, au revoir ! Ne gardez pas ce fromage
trop longtemps dans la cale, Monsieur Starbuck, il s'abîmerait.
Economisez le beurre, vingt cents la livre il coûte,
et prenez garde, si...
- Allons, allons, capitaine Bildad assez palabré,
en route ! sur ces mots, Peleg le pressa de passer la muraille
et tous deux sautèrent dans l'embarcation.
Le navire et la chaloupe s'écartèrent et entre
eux s'engouffra le vent humide et froid de la nuit, un goéland
les survola en criant; les deux coques roulèrent sauvagement.
Le cœur lourd, nous poussâmes trois hourras et,
pareils au destin, nous plongeâmes aveuglément
dans la solitude océane.
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