Ajoncs et roseaux. Quinet. Vers 1875.

Quinet s'est parfois surpassé : tirer d'une scène réelle une image qui soit elle-même une totalité, cela rappelle le travail de l'artiste sur la matière pour en extraire une forme. Sans analyser l'originalité du choix iconographique, Louis-Alphonse Davanne a reconnu chez ce photographe une hardiesse d'approche : "M. Quinet a voulu répondre à ceux qui refusent à la Photographie le sentiment artistique, et, prenant les sujets les plus simples, quelque coin de bois ou de haie, une échappée de rivière, etc., il a su, en choisissant son heure d'éclairage, en opérant avec une grande finesse, une grande légèreté dans les ombres, montrer des épreuves qui méritent parfaitement leur nom d'études artistiques." (Rapport sur la XIe exposition de la S.F.P. publié dans le Bulletin de 1876, p. 299). Avec cette image sans anecdote ni référence, la photographie tend à n'être qu'elle-même, ce vers quoi la conduiront volontairement les grands maîtres du XXe siècle.