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Les Nadar, une légende photographique

Chronologies

Les Nadar

Chronologies

L'épopée des Nadar se déroule sur plus d'un siècle. La vie foisonnante, toujours passionnante, parfois inattendue des membres de cette famille croise à la fois des grands noms des sciences, des lettres, des arts, de la politique et de grands événements de l'histoire. Pour permettre de comprendre, apprécier et même pour ne pas s'y perdre, des repères chronologiques riches et précis ont été constitués. C'est la première fois qu'un tel ensemble de dates et de renseignements est ainsi accessible à tous.
Auteurs :
Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie, BnF
Anne Lacoste, directrice de l’Institut pour la photographie des Hauts-de-France
avec la collaboration de Joséphine Givodan, boursière du LABEX CAP de l'Université de Paris I

Chronologie Félix Nadar (1820-1910)

Cette chronologie synthétise et précise les chronologies déjà publiées sur la vie longue et foisonnante de Félix Nadar. Elle prend en compte l’ensemble de ses activités et a été complétée des éléments les plus récemment découverts ou précisés.
1820
6 avril : naissance à Paris de Gaspard Félix Tournachon, fils de Thérèse Maillet (1794-1860) et de Victor Tournachon (1771-1837), imprimeur et éditeur lyonnais établi depuis 1817 dans la capitale.
1830-1836
Félix fréquente l’école élémentaire du passage du Commerce non loin de l’appartement familial rue Saint-André-des-Arts. En 1831 il rejoint la pension Hubert à Versailles puis en 1832 il poursuit son éducation au collège Bourbon, actuel lycée Condorcet et se lie d’amitié avec son condisciple Charles Asselineau. Ses réussites scolaires servent à justifier l’admission dans le même établissement de son frère cadet Adrien. De retour à la pension Hubert de 1833 à 1836, Félix manifeste un vif intérêt pour la littérature. Il lit les écrivains romantiques : Hugo, Dumas, Gautier. En 1836, il gagne un prix pour la publication de son premier texte de fiction dans une revue scolaire.
1837-1838
Victor Tournachon s’éteint le 8 août à Lyon des suites d’une « maladie organique du cerveau ». Félix s’inscrit à l’Ecole de médecine de Lyon. Il collabore au Le Journal du commerce et des théâtres, au Le Fanal du Commerce et à L’Entracte lyonnais. Au cours de l’année 1838, il retourne Paris. Il suit des cours de médecine en auditeur libre, d’abord à l’Hôtel Dieu puis à Bicêtre qui est alors l’hôpital le plus avancé dans les recherches sur les maladies mentales. Il travaille aussi au Journal des dames et des modes et donne des comptes-rendus à La Revue et Gazette des théâtres d’Auguste Lireux.
1839-1840
Félix Tournachon devient Nadar adoptant comme signature un sobriquet issu de la déformation de son nom. Il s’associe avec Polydore Millaud pour lancer Le Négociateur et l’Audience. Il fonde avec André Léon-Noël et Alfred Francey une luxueuse revue littéraire, Le Livre d’or. C’est l’occasion de rencontrer Dumas, Gautier et Nerval. En novembre 1840, il organise une « Feste Champestre » à  l’ « Elysée Nadar » dans sa mansarde du  88 rue Montmartre.
1841-1842
Nadar fréquente la Société des buveurs d’eau, un groupe d’artistes du quartier Latin rassemblée autour d’Henry Murger. Le groupe est décrit dans les Scènes de la vie de Bohème qui inspireront à Puccini son opéra La Bohème. En 1842, Nadar partage un atelier au 55 rue de la Harpe  avec deux « buveurs d’eau » : le peintre Jean-Jules Salmon et Alexandre Schanne dit Schaunard. Il entre au quotidien républicain Le Commerce et fait l’objet d’une surveillance policière pour ses opinions anti-royalistes. Membre de la Société des gens de lettres, il se destine à devenir écrivain. Collabore à l’Age d’or. Publie ses premiers croquis.
1843-1845
Rencontre avec Baudelaire qu’il photographiera à plusieurs reprises. Il lui consacrera un ouvrage, Charles Baudelaire intime : le poète vierge, paru de manière posthume en 1911. En 1844, il fait paraitre son premier roman : La Robe de Déjanire et en 1845, il publie les nouvelles L’Indienne bleue et La Vie et la mort de Lequeux.
1846-1847
Nadar entame une carrière de caricaturiste, collaborant au Corsaire-Satan, à La Silhouette de Balathier de Bragelonne. En 1847, le rédacteur en chef du Journal du dimanche Léo Lespès lui commande 100 portraits-charge représentant des gens de lettres, chacun devant être accompagné d’une biographie amusante. Il en réalise une soixantaine en suivant le principe popularisé par Benjamin Roubaud d’une disproportion entre une grosse tête et un petit corps. Ils sont rassemblés en une Galerie des gens de lettres publiée en août. Quelques mois plus tard, il propose des caricatures célèbre journal satirique, le Charivari.
1848
Ne prend pas part à la révolution de février 1848 mais écrit peu après une pantomime, Pierrot Ministre, dans laquelle il met en scène le peuple en quête de liberté et la royauté déchue. La pièce est donnée au théâtre des Funambules le 11 mars 1848. Champfleury, à l’origine d’un spectacle concurrent, le provoque en duel. L’affrontement n’a pas lieu car Félix et son frère partent pour la Pologne, faisant partie d’un corps expéditionnaire constitué par le gouvernement provisoire sous la direction de Lamartine pour libérer le pays de l’oppression russe. Les 200 volontaires sont arrêtés à Eisleben dans le nord de la Prusse. Ils rentrent à pied jusqu’à Paris où ils sont le 1er juin. Dès juillet Félix repart pour une mission d’espionnage : l’éditeur Hetzel, alors chef du cabinet du ministre des affaires étrangères, l’envoie en Prusse pour recueillir des informations sur les troupes russes. Collabore au Spectateur d’E. Augier et au Journal d’A. Karr. Nadar dessine dans La Revue Comique à l’usage des gens sérieux et signe Nadard. Il y invente le personnage de Môssieu Réac, un opportuniste inspiré du Robert Macaire de Daumier.
1849
En mars, La Revue Comique à l’usage des gens sérieux est censurée du fait de ses opinions anti-bonapartistes. Nadar fait ses débuts au Journal pour rire dirigé par le républicain Charles Philippon. Ils deviennent amis : Philippon crée Le Petit Journal pour rire afin d’offrir le poste de rédacteur en chef à Nadar. Collabore au Tintamarre de Commerson.
1850-1852
En 1850 Nadar connait des difficultés financières. Il fait un bref séjour à la prison pour dettes de Clichy. En juin 1851, il séjourne à Londres où se tient la première Exposition universelle. Il fait la rencontre  de Constantin Guys. En 1852, il poursuit sa carrière de caricaturiste avec une nouvelle galerie d’hommes de lettres, un sujet peu susceptible de faire polémique : la première livraison de « La lanterne magique » parait dans le Journal pour rire le 24 janvier 1852. Quelques mois plus tard, il imagine son premier « Nadar Jury » dans lequel il parodie les œuvres présentées au Salon. Les planches paraissent d’abord dans le journal L’Eclair fondé par Villedeuil et les frères Goncourt  puis le Tintamarre, le Rabelais et le Journal amusant. Nadar commence à travailler à un Panthéon organisé en 4 lithographies représentant respectivement en 1200 portraits : les hommes de lettres et journalistes, les auteurs dramatiques, les peintres, dessinateurs et sculpteurs, les musiciens, compositeurs et interprètes : il envoie un premier bulletin de souscription en septembre.
1853
Pour son Panthéon, il envoie une lettre circulaire demandant aux auteurs de venir poser dans son atelier, 18 rue Notre-Dame-de-Lorette. Il écrit personnellement à ceux qu’il admire comme George Sand. Il emploie des assistants dont son frère et finance son entreprise grâce des souscriptions publiques et à un prêt consenti par les banquiers saint-simoniens Isaac et Emile Pereire. Polydore Millaud lui commande 400 portraits tirés du Panthéon pour la somme de 8000 francs. Cette somme lui permet de s’établir avec sa mère au rez-de-chaussée de l’immeuble du 113 rue Saint-Lazare et de faire de la publicité dans les journaux pour le Panthéon. Il doit renoncer au volume de 250 biographies qui devait accompagner la planche. Rien n’est prêt.
Il demande à Gustave Le Gray de former Adrien. Installation d’Adrien Tournachon dans un atelier 11 Boulevard des Capucines.
1854
Il apprend lui aussi le métier avec son ami Camille d’Arnaud, ancien rédacteur de la revue L’Artiste et collaborateur du fabricant de collodion Auguste Nicolas Bertsch, le même mois de février, il dépose un brevet pour une « cuvette Nadar » destinée à couvrir mécaniquement et uniformément les plaques de verre de collodion. Fin février, les premières épreuves du Panthéon, réduit à une feuille unique, sans biographies, au format « grand-monde », sont sous presse. L’imprimerie Lemercier en produit 541 exemplaires pour un coût global de plus de 1400 francs. Ils sont vendu 12 francs et 20 francs pour l’une des 100 épreuves d’artiste. Malgré son succès populaire, le Panthéon se vend très mal. Les dettes s’accumulent et seule la générosité du banquier Mirès le sauve de la faillitte.
Le 11 septembre il épouse Ernestine Constance Lefèvre née à Epinay en 1836, la fille de son loueur de voitures. Charles Asselineau est choisi comme témoin mais informé 15 jours après le mariage.
1855-1857
Nadar collabore brièvement avec Adrien dans son atelier du boulevard des Capucines, notamment pour la série de photographies représentant Charles Deburau en Pierrot. Le 16 janvier 1855, il se retire à la demande de son frère et exige l’usage exclusif du pseudonyme Nadar. Il entreprend de transformer l’appartement du 113 rue Saint Lazare en atelier de prise de vue. Il y reçoit une clientèle traditionnelle mais surtout ses amis de la Bohème. Adrien continuant à signer Nadar jeune ses photographies, il décide d’entamer une procédure devant le tribunal de Commerce. Le 8 février 1856, naissance de son fils unique Paul.  Le 28, Adrien est condamné par défaut et décide de faire opposition. Un deuxième jugement est prononcé le 22 avril. Cette fois Félix interjette appel. En attendant la sentence définitive, il affiche « Seule maison Nadar (pas de succursale) » sur la façade de son atelier. Il entre à la Société Française de Photographie et obtient une médaille d’or à l’Exposition de Bruxelles. Philipon crée pour Nadar Le petit journal pour rire. Le 12 décembre 1857, le tribunal de commerce de la Seine lui donne l’exclusivité des droits sur le pseudonyme Nadar.
1858
Il fait paraitre une seconde version du Panthéon Nadar en supplément du Figaro. La pierre lithographique d’origine a servi pour le second tirage mais certains personnages ont été ajoutés ou supprimés. Ils sont 270 au lieu des 249 initiaux, parmi lesquels des peintres et des musiciens. C’est une manière pour Nadar de clore son projet en renonçant aux trois autres planches initialement prévues. Il entame des recherches sur la photographie aérienne et dépose le brevet de sa nouvelle invention le 23 octobre 1858.
1859
Réalise le 23 avril ses premiers essais de photographie à la lumière artificielle avec des piles Bunsen, au cercle de la Presse scientifique, 21 rue de Richelieu.
1860
25 février, mort de Thérèse Maillet. Félix accède à la dernière volonté de sa mère en venant en aide à son frère, payant une partie de ses dettes et rachètant son matériel photographique.
27 mars, signature du bail de l’atelier du 35 boulevard des Capucines, le loyer est de 20 000 francs par an.
19 juin, dépôt des statuts d’une société en commandite par actions pour l’exploitation d’un atelier de photographie artistique sous la raison sociale Société générale de photographie F. Tournachon dit Nadar & Cie, établie pour dix ans, au capital de 200 000 francs. Le nouvel atelier ouvre en septembre après de très coûteux travaux. Il est pourvu d’une gigantesque enseigne rouge dessinée par Antoine Lumière et éclairée au gaz. Séances de portraits à la lumière artificielle dans le nouvel atelier.
1861
Le 4 février, Félix dépose un brevet pour la photographie à la lumière artificielle, un procédé qu’il exploitera d’abord dans l’atelier puis à travers deux séries de prises de vues dans les égouts (1865) et les catacombes (1862) de Paris.
Publication du Musée français, supplément du Journal amusant qui a succédé au Journal pour rire. Rencontre Jules Verne.
1862-1863
Charles Philippon meurt le 29 janvier, Mürger quelques semaines plus tard : ces décès d’amis sont un grand coup. Nadar délaisse la photographie et le monde de la presse pour la bataille du plus lourd que l’air. Il fonde le journal L’Aéronaute et la Société d’encouragement de la navigation aérienne au moyen du plus lourd que l’air qui regroupe une douzaine de personnalités dont le baron Taylor et Jules Verne. Verne publie « Nadar aéronaute » dans le Musée des Familles. Il donnera au personnage principal de ses romans De la Terre à la lune (1865) et Autour de la lune (1869) le nom de Michel Ardan, anagramme de Nadar. En octobre 1863, Nadar organise le premier vol d’un ballon de quarante mètres nommé Le Géant. Il  y aura cinq ascensions entre 1863 et 1867.
18 octobre : accident du Géant en Hanovre, Félix et Ernestine sont blessés.
1864-68
Nadar publie Les mémoires du Géant en 1864 alors qu’il connaît d’importantes difficultés financières. Pour rembourser les dettes causées par l’aventure du ballon, il vend à l’hôtel Drouot les 25, 26 et 27 janvier 1866 une partie de sa collection d’objets d’art. Il vendra le ballon en 1867 après une dernière ascension en juin. Premières photographies aérostatiques en 1868. Ernestine Nadar prend désormais en main les finances de l’atelier.
1870-1874
Pendant le siège de Paris, Nadar ferme son atelier et organise un service postal aérien. Il fournit des ballons militaires au gouvernement via la Compagnie des Aérostiers qu’il fonde avec Dufour dit Duruof et Legrand dit d’Artois. Il baptise les trois premiers George Sand, Armand Barbès et Louis Blanc. Le 7 octobre 1870, le ministre de l’Intérieur Gambetta quitte Paris à bord de l’Armand Barbès pour organiser la résistance. A la fin de l’année 1871, Félix, toujours en difficulté financière se prépare à revendre son droit au bail pour la Société générale de photographie F. Tournachon dite Nadar & Cie à sa propriétaire. Mais la cession n’a pas lieu : au printemps 1874, il prête ces locaux pour la première exposition des Impressionnistes. Entre-temps, il a déménagé son atelier au 51 rue d’Anjou où il loue les anciens communs de l’hôtel de Vauvineux qu’il a transformé en maison d’habitation et ateliers. Ernestine Nadar occupe une place grandissante : elle gère désormais la réception et la comptabilité et supervise le travail des vingt-cinq employés.
1878
Félix Nadar fait partie du comité d’organisation de l’exposition rétrospective que la galerie Durand-Ruel consacre à Daumier en avril. Le célèbre caricaturiste meurt l’année suivante, aveugle et démuni. Nadar assiste à son enterrement.
1879-1880
Collabore au Voltaire, publie L’Hôtellerie des Coquecigrues.
1881
Collabore au Réveil de Daudet.
1886-1887
Le chimiste Chevreul, célèbre pour ses recherches sur la perception des couleurs, a 100 ans. Une cérémonie est organisée en présence du Président de la République. Nadar et son fils Paul réalisent 3 entretiens photographiés dans lesquels ils interrogent le savant sur « l’art de vivre cent ans ». Les clichés non posés se succèdent au fil de la discussion. Les paroles du savant, d’abord sténographiées, sont retranscrites sous les images. Le résultat est publié le 5 septembre dans le Journal Illustré. Peu après, Nadar confie l’atelier à son fils et part avec Ernestine pour un voyage en Italie. En mai 1887 Ernestine est frappée d’une attaque cardiaque à la nouvelle de l’incendie de l’Opéra Comique dont son fils était un habitué. A leur retour, Félix et Ernestine se retirent à l’Hermitage. Nadar se transforme en garde-malade. Ses rapports avec Paul se dégradent lorsque Paul crée l’Office Général de la Photographie (1887) et le Journal Paris-Photographe (1891).
1887-1894
Collabore au Temps, à La Question sociale, au Figaro. Commence à travailler à ses mémoires en publiant dans Paris Photographe.
1894-1896
En 1894, Félix et Ernestine quittent l’Hermitage de Sénart devenu trop coûteux pour rejoindre Paul rue d’Anjou. En avril et mai 1895, Félix demeure seul à Passy. Le 17 avril, ouvre l’exposition qu’il a organisée à la galerie Petit : Visions de Constantin Guys, high life, low life. En juin, il voyage à Marseille et à l’automne, il décide d’y ouvrir un atelier de photographie. En décembre, il lève des fonds grâce à la  vente de sa collection de lithographies et d’eaux fortes. Jusqu’en 1896, Ernestine et lui habitent 7 boulevard du Parc chez un confrère photographe nommé Fritsch puis louent une villa dans le quartier du Prado. Vend ses collections aérostatiques au musée Carnavalet. En septembre 1897, il ouvre son nouveau studio 21 rue de Noailles. L’atelier de prise de vue s’étend sous cent mètres carrés de verrière et le laboratoire est installé dans l’ancienne remise. L’enseigne historique rouge vif barre la façade.
1899
Le 25 juin Nadar cède son atelier de Marseille à sa protégée Germaine Sallenave et à Marie Gilard, une parente des frères Reclus, en échange d’une redevance annuelle de 6000 francs. Presque aussitôt, Fernand Detaille, élève du photographe genevois Frédéric Boissonas, rachète l’établissement.  Entre octobre 1899 et avril 1900, Nadar s’aquitte d’un reportage illustrant les travaux menés dans le port de Marseille dans un caisson étanche immergé : ce sont les premières photographies sous-marines.
1900-1904
En juillet son œuvre de photographe fait l’objet d’une rétrospective remarquée à l’Exposition Universelle. La même année, il publie Quand j’étais photographe dont le titre fait écho à son livre Quand j’étais étudiant paru en 1856. Publie dans L’Aurore de Clémenceau ses souvenirs de la Commune. Après plusieurs séjours à Marseille et dans les stations balnéaires de la côte d’Azur, les Nadar reviennent s’installer à Paris, 28 rue Pauquet.
1905-1910
Nadar et son épouse passent l’été 1905 à Allevard. A leur retour, ils s’installent à leur dernière adresse : 49 rue d’Antin. Collaboration avec L’Assiette au beurre. En 1907, il vend 584 dessins du Panthéon au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale. A partir de 1908, il travaille à son livre sur Baudelaire avec Jacques Crépet à qui le volume est dédié. Le 17 janvier 1909, il vend sa collection de 400 dessins de Constantin Guys à l’Hôtel Drouot. Le 27 janvier, sa femme, Ernestine décède dans leur appartement de la rue d’Antin. Inconsolable, Félix meurt l’année suivante, le 21 mars 1910, quelques jours avant son quatre-vingt-dixième anniversaire. Les obsèques ont lieu au cimetière du Père-Lachaise en présence d’une très nombreuse assistance.

Chronologie Adrien Tournachon (1825-1903)

Le frère cadet de Nadar n’a pas encore bénéficié d’une étude monographique complète et fouillée. La présente chronologie est la première tentative de donner une vision d’ensemble de sa vie encore ponctuée de périodes mal connues du fait de son existence bohème et désordonnée.
1825
25 août : Naissance à Paris d’Adrien Tournachon, second fils de Thérèse Maillet (1794-1860) et de Victor Tournachon (1771-1837), imprimeur et éditeur lyonnais établi depuis 1817 dans la capitale.
1825-1835
Vit à Paris avec ses parents tandis que son frère est en pension.
1836
Déménage à Lyon avec ses parents. Son père connaît de graves difficultés financières. Félix les rejoint.
1837
8 août : Assiste avec sa mère à la mort de son père tandis que son frère est en pension.
1840
Commence des études d’art à Lyon. Prend des leçons de dessin auprès du peintre de natures mortes Tony Bost, ancien élève de l’école des Beaux-Arts de Lyon.
1841
Revient vivre à Paris avec sa mère. Son frère le prend dès lors en charge.
1845
Il travaille à Suresnes dans une société de fabrication de drap-feutre dirigée par Charles Depouilly.
1848
Fait partie avec Félix du corps expéditionnaire pour la Pologne.
Septembre : Admis à l’atelier de François-Edouard Picot à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.
1849
Loge 7 rue Neuve des Martyrs au 6e étage, son frère loge au 5e
9 octobre : Arrêté de la direction des Beaux-Arts lui commandant une copie du Saint Sébastien d’après Giorgione pour la somme de 800 francs. Le tableau est attribué à l’ancienne chapelle des Bénédictins de Guîtres en Gironde.
1851
Travaille avec son frère de manière continue : peinture, dessins, caricatures, enseignes. Réalise les portraits d’Edouard Hanquet, de Léo Lespès alias Thimothée Trimm.
Avril-mai : Héberge Félix chez lui 6 rue de Navarin
Mai-juin : S’occupe des affaires de Félix pendant le séjour de ce dernier à Londres.
Passe l’été à Vichy.
1852
Son buste en terre cuite par le sculpteur Emile Victor Blavier (1821-après 1876) est présenté au Salon et obtient un très vif succès critique.
La direction des Beaux-Arts lui commande un tableau, Job sur son fumier, pour la somme de 1000 francs. Commande annulée en 1854.
1853
En juin-juillet est à Londres puis à Glasgow où il dessine et peint. Il reçoit des commandes de portraits.
Décembre : Prend des leçons de photographie chez Gustave Le Gray.
1854
Ouvre un atelier 11 boulevard des Capucines grâce à l’aide financière et aux conseils de Louis Leprévost banquier à la banque Laffitte et Blount sur la garantie de son frère qui est intéressé dans l’affaire. Félix propose de le baptiser Nadar jeune.
Mars : Parution du Panthéon Nadar.
Félix installe son propre atelier 113 rue Saint Lazare au domicile de leur mère après avoir pris des leçons de photographie auprès de Camille d’Arnaud.
Commande par la direction des Beaux-Arts d’une copie du Christ au tombeau de Bassano en remplacement du Job sur son fumier. Le tableau se trouve dans l’église de Langeac en Haute-Loire.    
Fin août : Félix revient boulevard des Capucines aider Adrien dans la gestion de son atelier. La dot d’Ernestine qu’il épouse le 11 septembre sert à combler les déficits.
Travail en commun. Période de la réalisation de la série des Pierrot mimés par Charles Deburau.
1855
16 janvier : Félix quitte l’atelier d’Adrien à la demande de ce dernier. Ils sont brouillés.
La série des Pierrot est présentée à l’Exposition universelle de 1855 grâce à l’entremise de la tragédienne Rosine Stoltz, maîtresse de Charles Deburau. La série reçoit une médaille de première classe sous le nom de Nadar jeune.
Photographie les Races chevalines et asines primées à l’Exposition de 1855.
Devient membre de la Société française de photographie.
15 avril : Photographie un troupeau de chèvres d’Angora venant d’Algérie donné par le maréchal Vaillant, ministre de la guerre à la Société impériale d’acclimatation
14 juillet : Brevet pour un « appareil propre à distribuer les cartes dit distributeur de l’Exposition »
16 octobre : Création d’une société en nom collectif entre A. T. dit Nadar Jeune, Louis James Alfred Lefébure-Wély organiste et Jules Lefort artiste lyrique et photographe, ayant pour objet l’exploitation d’un fonds de photographie fondé par Adrien Alban Tournachon, sous la raison sociale A. Tournachon Nadar Jne et Cie établie pour une durée de cinq ans, au capital de 90 000 francs, siège social situé 17 boulevard des Italiens.
1856
Janvier : Reçoit le titre de photographe de S.M. l’Impératrice après la visite de cette dernière amenée par Lefébure-Wély.
23 février : Ouverture du procès de Félix à Adrien pour revendiquer l’exclusivité du pseudonyme Nadar.
28 février : Nadar obtient satisfaction par défaut mais la partie adverse s’y oppose.
5 mars : Naissance d’Adrien Lefort, fils de Jules Lefort et de Charlotte Fanni Jualin. Adrien est le parrain. 
23 avril : Les revendications des deux parties à l’exclusivité du nom sont déclarées irrecevables, chacun dans son domaine ayant acquis la notoriété sous ce pseudonyme.
Mai : Le peintre d’histoire et lithographe Alcide-Joseph Lorentz réalise l’affiche publicitaire de son atelier du 17 boulevard des Italiens, succursale 11 boulevard des Capucines.
Photographie Alphonse de Lamartine.
Photographie les animaux présentés au concours universel agricole de 1856. Sur 120 clichés, 50 furent utilisés pour l’ouvrage d’Emile Baudement qui paraîtra en 1861.
Participe à l’exposition de la SFP à Bruxelles.
Collabore avec le docteur Duchenne de Boulogne pour réaliser les clichés préparatoires pour l’illustration du livre qui va paraître en 1862 Mécanisme de la physionomie humaine (…)
1857
Printemps : Participe à l’exposition de la SFP.
Juillet : Photographie les animaux primés au concours régional du Mans.
14 novembre : La Patrie publie une lettre d’Adrien Tournachon appelant à ériger une statue en l’honneur de Daguerre.
Son buste par Blavier est présenté au Salon mais en bronze cette fois.
12 décembre : Procès en appel. Adrien et ses associés perdent le procès contre Félix Nadar à qui le tribunal de commerce de la Seine reconnaît l’exclusivité des droits sur le pseudonyme Nadar.
1858
Loge 37 rue de la Tour d’Auvergne à la même adresse que Jules Lefort.
Sa caricature par C. Dumoulin paraît dans Le Gaulois.
25 avril : Dissolution de la société Tournachon, Nadar Jeune et Cie.
Juillet : Photographie les percherons primés au concours régional d’Alençon.
Septembre : Reproduit en photographie les portraits charge au fusain de célébrités théâtrales par Carjat.  
Photographie Richard Wagner de passage à Paris.
Novembre : La presse annonce la parution d’un ouvrage d’Adrien Tournachon : La photographie expliquée aux gens du monde, un volume in-18 avec figures.
21 décembre : Achète pour 4800 francs une maison et ses dépendances d’une contenance de 1400 m2 située à l’Hermitage, forêt de Sénart, à Draveil (Essonne). Il y installe son atelier.
1859
1er juin : Lettre de Félix lui demandant une réconciliation au moins apparente devant leur mère qui est très malade.
6 juin : Adrien fait appel en cassation du jugement de décembre 1857 mais est débouté.
Participe aux séances de photographie à la lumière artificielle de son frère Félix.
1860
21 février : Mort de Thérèse Tournachon.
Adrien se retire quelque temps à la campagne pour se remettre.
Ses dettes sont réglées par son frère Félix.
Produit un album intitulé Race chevaline. Concours de 1860.
Mai : Participe à l’exposition de photographie de Troyes où il expose son portrait de Lamartine.
Juillet : Loge encore 17 boulevard des Italiens
Novembre : Loge 11 rue de la Pépinière
1861
Participe à l’exposition de la SFP.
Automne : « Photographie des Champs-Elysées, Joannès et Cie, Adrien Tournachon Jeune, 124 avenue des Champs Elysées » dans l’hôtel particulier construit au coin de l’avenue des Champs-Elysées et de la rue de Balzac en 1858 par Santiago Drake del Castillo, héritier de planteurs anglo-cubains et propriétaire du château de Candé. Spécialité de photographie hippique.
Photographie les animaux et acrobates du cirque de l’Impératrice aux Champs Elysées.
Octobre : Vend à Félix le droit de vendre sous forme de portraits-carte de visite les portraits qu’il a réalisés.
1862
9 avril : Cahier des charges pour la vente d’un fonds de photographie désigné sous la raison sociale « Photographie des Champs Elysées appartenant à Adrien Tournachon », mise à prix 10 000 francs.
Participe à l’Exposition universelle de Londres.
Septembre : Loge 4 rue de la Pépinière.
Octobre : Emprunte de l’argent à son frère. Décide de renoncer définitivement à la photographie pour se consacrer à la peinture.
1863
Octobre : Pendant la seconde ascension du Géant, est chargé de l’atelier du boulevard des Capucines. Félix lui commande un tableau de l’accident : Le traînage du Géant en Hanovre.
1864
Septembre : À l’occasion de l’ascension du Géant à Bruxelles, le photographe Louis Ghémar (1819-1873) expose dans son atelier le portrait de Félix Nadar par Adrien Tournachon. Fait partie des passagers du vol du Géant. Félix lui commande Le Géant au clair de lune .
1865
Continue à travailler aux tableaux commandés par Félix. Tentative d’exposer au Salon.
1869
Expose au Salon.
13 avril : Création d’une société pour réaliser des émaux photographiques 9 cité Malesherbes.
1870
Expose au Salon, dans la section sculpture, le médaillon en plâtre de Mme de T.
20 décembre : Envoie une lettre d’adieu à son frère avant de partir combattre, appartient au 2e bataillon de francs-tireurs de Paris. Lui confie sa femme Honorine qu’il n’a pas eu le temps d’épouser.
1871
Inspecteur général de l’artillerie de saint Thomas d’Aquin pendant la Commune jusqu’au 20 mai 1871.
Mai : Pendant la Commune Elie Reclus est nommé directeur de la Bibliothèque nationale. Félix Nadar demande à son ami la direction du cabinet des Estampes pour « son vieux zèbre », son frère. L’affaire n’a pas de suite.
Décembre : La direction des Beaux-Arts lui commande un tableau représentant la Nativité de la Vierge pour la somme de 2600 francs, le tableau est attribué à l’église de Coulaures en Dordogne.
1872
22 juin Faillite de la société d’émaux photographiques.
1873
Loge 9 cité Malesherbes, est dessinateur sur soieries.
13 juillet : Vente de l’Hermitage de Sénart à Ernestine Tournachon. La vente sera complétée le 11 novembre 1885 par un morceau de terrain appartenant toujours à Adrien.
Félix rachète également le bail de l’appartement de la cité Malesherbes ainsi que le mobilier d’Adrien. Aurait contracté 18 000 francs de dette pour ces rachats.
1874
Sa femme Honorine est malade.
Décembre : Supplie son frère de l’aider à obtenir une commande en s’adressant à Philippe de Chennevières directeur des Beaux-Arts. Se dit à bout de ressources.
Peint des éventails pour survivre.
Vit 101 rue Nollet.
1875
5 février : Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le charge d’exécuter une copie du tableau de Robert Fleury Installation des juges-consuls par Michel de l’Hospital en 1563, tableau ornant la salle d’audience du tribunal de commerce de Paris, copie destinée au tribunal de commerce de Toulouse. Commande provient d’une demande de son frère auprès de Philippe de Chennevières. La somme allouée pour cette copie est de 1800 francs.  
Habite 17 rue Gauthey aux Batignolles.
1876
2 décembre : Chargé par la direction des Beaux-Arts d’effectuer pour la Cour de cassation un portrait de Hérault de Séchelles, livré au Palais de Justice durant l’été 1877 malgré un avis défavorable. La somme allouée est de 1000 francs. Ce portrait orne toujours le bureau du président de la chambre criminelle.
1878
Collabore régulièrement comme dessinateur à La Question, journal illustré fondé par Louis Macon.
1880
31 janvier : Arrêté du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le chargeant d’exécuter une copie du tableau de Léon Cogniet conservé à Versailles La garde nationale de Paris partant pour l’armée, septembre 1792, pour la somme de 1500 francs. Copie obtenue sur la recommandation du député bonapartiste de la Gironde, Robert Mitchell, son ami qui fait valoir que ce peintre républicain a été cruellement éprouvé par la guerre. Il touche deux acomptes d’un total de 1000 francs mais un abcès à la cheville l’empêche de poursuivre son travail. Finalement la copie ne sera jamais livrée et l’arrêté annulé le 25 décembre 1896, les 1000 francs restant en dédommagement à A. T. pour son travail préparatoire.
Habite au 4 rue Frochot puis 25 rue Erlanger puis 31 rue Bayen. On perd sa trace à l’automne 1880.
1881-1884
Installé à Nice au moins à partir d’août 1881.
Habite à l’hôtel de l’Univers puis à l’hôtel des Alpes puis à diverses adresses dont le 20 avenue de Beaulieu et 21 rue de Lille. Il laisse des dettes partout.
Il est hébergé à une date indéterminée par son vieil ami le peintre et photographe Amédée Ternante.
Mai 1882- mai 1883 : En affaires avec Disdéri à qui il a fait prêter 5000 francs par un de ses amis Martin Dépit ayant appartenu au même bataillon de francs-tireurs que lui pendant la guerre.
Demande à son frère d’héberger à Paris Adrien Lefort, son filleul, qui a fait des études de droit et a déjà fait gagner un procès à Félix. Il semble qu’à cette période Adrien Tournachon vive avec Mme Lefort.
Octobre 1883 : Envoie deux tableaux en cadeau à son frère et à sa belle-sœur.
Novembre 1883 : Demande une aide financière à son frère qui promet de lui envoyer cent francs par mois. Lui envoie aussi des tubes de peinture.
Durant cette période pratique la peinture et l’aquarelle : portraits, paysages, natures mortes sur commande ou de son propre chef. Travaille pour un journal Le littoral illustré, fait des affiches, portraits, illustrations diverses. Donne des leçons de peinture.
Semble fréquenter assidument le casino et chercher une martingale.
Revient à Paris au printemps de 1884 sur l’insistance de son frère qui propose de prendre son existence à sa charge et de le laisser se consacrer à la peinture.
Avril 1884 : Expose au Salon de la Société des artistes français aux Champs-Elysées
Domicilié 51 rue d’Anjou chez son frère.
1886
Très bonnes relations avec Paul Nadar avec qui il cohabite rue d’Anjou durant le voyage en Italie de Félix et Ernestine. Réalise des fonds peints pour l’atelier Nadar. Se consacre également à la restauration de tableaux.
1888-1889
Avril 1888 : Félix loue pour Adrien un atelier au rez-de-chaussée du 70 rue Rochechouart dans l’immeuble appartenant au marchand de toiles pour peintres et décors, Louis Alfred Binant. Le loyer est de 800 francs par an. L’atelier est meublé par Félix. Le bail est d’un an renouvelable.
Eté 1889 : passe l’été en Bretagne et Normandie pour peindre sur le motif, ce qui semble être désormais sa seule manière.
Convention signée avec Félix via l’avoué Paul Lamarre, lui verse une rente de 1800 francs annuelle comprenant son loyer et sa nourriture.
Se brouille avec Paul Nadar.
1890
Novembre : Début du séjour à la maison de retraite Sainte Périne à Auteuil. Félix charge son fils Paul de subvenir désormais à ses besoins. Adrien écrit à Paul que ne voulant pas devenir une charge pour lui, il va s’expatrier à New-York pour faire fortune et revenir tel un oncle d’Amérique.
1893-1903
1er mai 1893-21 janvier 1903 : Vit aux frais de sa famille à la pension Galignani à Neuilly. Il fait de petites dettes et écrit régulièrement à Paul Nadar pour avoir de quoi payer son tabac.
Son comportement se dégrade en 1902 et le directeur menace de plus en plus souvent de le renvoyer.
1903
24 janvier : meurt à l’hôpital Saint Louis où il a été admis le 21 janvier.
27 janvier : est inhumé dans le tombeau de famille au Père-Lachaise. Son frère et son neveu s’accordent sur un service de dernière classe.

Chronologie Paul Nadar (1856-1939)

Malgré quelques ouvrages thématiques consacrés à l’œuvre de Paul Nadar, il n’existe pas encore d’étude d’ensemble de sa vie. Cette chronologie établie à partir d’éléments connus mais également de nombreuses recherches inédites permet de renseigner précisément l’ensemble des activités de Paul Nadar et d’en mesurer l’ampleur.
1856
8 février : Naissance de Paul chez les Lefèbvre. Enfant délicat, il avait été installé avec sa mère, sa bonne Mme Genry et la servante Suzanne à un deuxième étage ensoleillé, 29, rue de Rivoli.
1863
Institution Prunières-Morin, rue de Caumartin, Paris
1867-1869
Institution Bonnefous, Paris
1869-1870
Elève demi-pensionnaire au Lycée impérial Bonaparte, Paris
1870
Paul Nadar est estafette pendant La Commune. Il date les débuts de sa carrière à l’atelier cette même année mais il apprend le métier avec Walter Damry, photographe réputé de Liège qui assiste son père à la direction de l’atelier de la rue d’Anjou à partir de 1873.
1874
Paul Nadar assiste un photographe nommé Marius qui suit les excursions touristiques et construit un atelier à Jersey.
1874-1876
Service militaire à Rouen
1876
Ernest Lacan, dans le Moniteur de la Photographie mentionne Paul Nadar, âgé de 18 [sic] ans, qui  « seconde activement son père ; deux aides-préparateurs et un garçon de laboratoire complètent le service de la confection des clichés. »
1878
CA 165.000 frs – 25 à 30 employés
Médaille d’or, Exposition universelle de 1878, Paris
Eté : Félix Nadar confie la direction de l’atelier à son ami Léon Noël pendant son absence qui décrit dans ses correspondances l’implication de Paul dans l’activité du studio depuis les prises de vue, la qualité des tirages jusqu’aux relations avec les clients.
1880
Prix Hors concours, Arts décoratifs, Paris
Prend la direction artistique de l’atelier et signe la plupart des portraits à partir de cette période
Innove avec le premier emploi industriel des négatifs verre au gélatino bromure d’argent
1882
Diplôme d’honneur, Exposition d’Amsterdam
Diplôme d’honneur, Exposition de Nice
Obtient les premières épreuves prises de la portière d’un train lancé à toute vitesse en une saison de l’année peu propice aux instantanés et à une heure tardive, avec les glaces Monckhoven.
Mars : Rencontre Elisabeth Marie Degrandi dite Marie Degrandi, cantatrice soprano qui débute alors sa carrière parisienne aux Bouffes-Parisiens avant de rejoindre l’Opéra-Comique en 1884. D’origine italienne, elle est mariée à Georges Casamor-Salenave dont elle a une fille. Son divorce est prononcé le 30 juin 1887.
Eté : Paul Nadar, en cure à Cauterets, profite de son séjour pour y créer une succursale de la maison parisienne, assisté d’une employée et d’un opérateur.
1884
Envisage d’investir dans les procédés photomécaniques, et plus particulièrement la woodburytypie pour les éditions de la galerie des Contemporains.
Vogue de la carte Nadar, d’un  format à peu près de la grandeur de deux cartes-panneaux
1885
CA du studio : 217.000
Diplôme d’honneur, Exposition d’Anvers
22 mai : portrait funéraire de Victor Hugo par Félix et Paul Nadar
Incendie au studio rue d’Anjou
L’Atelier propose à la vente l’American Film (papier négatif souple au gélatino-bromure d’argent contenu dans un châssis-rouleau) créé en 1884 par la Compagnie américaine Eastman.
19 juin : Ascension en ballon au-dessus de l’île Saint-Louis à Paris pour prendre des photographies (NOL)
4 décembre : Paul Nadar est élu membre de la Société Française de Photographie (NOL)
1886
Diplôme d’honneur, Exposition à la Nouvelle-Orléans
Diplôme d’honneur, Exposition nationale de photographie de Nantes
Paul Nadar est élu membre de la Société Française de Photographie (PLR).
Représentant exclusif d’Eastman pour la France, il est chargé à ce titre de faire la promotion de ses produits.
Fondation de l’Office général de Photographie, maison de commission et atelier de fabrication d’objets relatifs à la photographie (ébénisterie, menuiserie, mécanique, laboratoires des préparations chimiques, etc.). Il fonctionne d’abord pour le seul bénéfice de l’atelier de prises de vues, puis pour la vente au public.
Eté : Enregistrement par la photographie et le sténographe de l’entretien de son père avec le chimiste Eugène Chevreul à l’occasion de son centenaire. Il s’agit de la première interview illustrée par la photographie dans la presse ; parue le 5 septembre dans le Journal Illustré.
2 juillet : Expérience photographique aérostatique pour le Ministère de la Guerre. Ascension à bord du ballon Le Commandant Rivière avec Gaston et Albert Tissandier. Départ de l’antenne de Versailles à 1h20, vol d’environ 6 heures pour descendre à St Rémy, dans la Sarthe, à 7h10. Réalise 28 prises de vue jusqu’à 1700 m. d’altitude.
Septembre : Paul Nadar prend la direction de l’atelier en l’absence de ses parents
5 novembre : Paul Nadar fait hommage à la SFP d'un tirage au charbon représentant un portrait daguerréotype de Daguerre.
3 décembre : Paul Nadar fait hommage à la SFP d’un grand tirage sur papier Eastman du même portrait de Daguerre
1887
CA du studio : 259.000 frs
Diplôme d’honneur, Exposition  de Florence (produits dont ils ont l’exclusivité ou de la maison Nadar)
Diplôme d’honneur, Exposition de Lyon
Diplôme d’honneur, Exposition de St-Pétersbourg
Publication du catalogue de l’Office général de Photographie
7 janvier : Présente à la séance de la SFP le châssis à rouleaux Eastman et des tirages
4 février : Brevet N° 181.350 pour un nouveau mode de préparation d’épreuves photographiques indélébiles (amélioration des tonalités du papier à développement Eastman grâce à un virage au platine).
4 février : Présente à la séance de la SFP le papier à développement « Permanent Bromide Paper » créé en 1886 par la Compagnie Eastman et ses épreuves virées
8 février : Elu membre de la Chambre syndicale de la photographie
Février : Obtient une série de 24 clichés avec le châssis à rouleaux sans en manquer un lors de la prise de vue d’Eugène Vauthier et Jeanne Granier dans « Orphée aux enfers » au théâtre de La Gaité
Mars : Livraison des machines à fabriquer le papier photographique Eastman
Assiste aux cours de Léon Vidal sur les procédés photographiques de reproduction employés dans les arts et l’industrie à l’Ecole nationale des arts décoratifs. Envoie aussi les employés de l’atelier Anthony et Lacroix pour suivre les cours.  Envisage d’investir dans les procédés photomécaniques (la phototypographie, la phototypie ou bien en utilisant la machine à tirer le papier Eastman) pour faire le tirage d’une édition au sein des ateliers Nadar.
Il invente un enregistreur marqueur et d’un pointeur automatiques pour le châssis à rouleaux Eastman, construit en collaboration avec Richard et Otto et envisage de prendre un brevet.
1er avril : assiste au banquet de La Nature où il rencontre, entre autres,  Janssen, Tissandier, Gautier-Villars.
6 mai : Fait hommage à la SFP du tirage du portrait de groupe du congrès d'astrophotographie
après le 25 mai : Paul Nadar photographie les dégâts et la cérémonie commémorative après l’incendie de l’Opéra-comique, avec les films souples et démarche Le Figaro.
1er juillet : Fait hommage à la SFP du tirage de l'incendie de l'Opéra-Comique
2 décembre : Présente à la séance de la SFP la chambre Mac Kellen, la chambre détective Kodak avec châssis à rouleau, et des tirages virés sur papier Eastman
1888
Diplôme d’honneur et médaille d’or comme représentant de la compagnie Eastman, Exposition photographique de Florence (NOL)
Les portraits d’artistes lyriques deviennent l’un des principaux débouchés commerciaux de l’Atelier.
Nouvel « Atelier spécial pour reproductions d’actes, pièces de procédure, autographes ou autres manuscrits »
Invente « Le coffre-fort Nadar » (déclenchement d’une prise de vue avec flash lors de la tentative d’effraction).
3 février : Présente à la séance de la SFP l’Expresse Détective Nadar, un châssis négatif et un chevalet à reproduction et à agrandissements.
6 avril : Fait hommage à la SFP d’une série de portraits de personnalités scientifiques tirées sur papier Eastman et présente le  nouveau papier photo-décalque « Transferotype Eastman ».
7 décembre : Présente à la séance de la SFP l’appareil Kodak avec des épreuves originales et  agrandies.
11 décembre : Brevet d’invention N°194.703 délivré pour « un appareil photographique perfectionné » de petit format pour les amateurs, l’Express-Détective-Nadar. Parmi ses utilisateurs les plus célèbres : les explorateurs Hugues Le Roux, Savorgnan de Brazza, Edouard Blanc, le major Wissman, Dybowsky, le prince Henri d’Orléans, Léon Ville, Léon de Tinseau, le Comte d’Assche, le Docteur Chantre, Dutreuil de Rheins, de Maistre, le Vicomte de Ponton d’Amécourt, E. Legouvé de l’Académie française.
1889
Produits de l’établissement doublés en deux ans - CA supérieur à 500.000 frs – 60 employés
Grand Prix, "Application de la photographie aux sciences", Exposition Universelle de Paris
Recherches sur le portrait photographique composite (application de la photographie à l’étude d’un type, d’une famille ou d’une race) en collaboration avec le Docteur Topinard
Octobre : Discours aux Cérémonies du cinquantenaire de la divulgation
23 novembre : Entrevue photographique. Entretien de Charles Chincholle avec le général Boulanger illustré de 24 photographies de Paul Nadar (Yb3 2340 (26)), jersey, Hôtel de la Pomme d’or, Le Figaro. Supplément littéraire, N° 47.
Saint-Sylvestre : Donne une réception pour les soixante employés de l’Atelier pour célébrer la fin des travaux
1890
Chevalier du Lion et du Soleil
Nouveau papier albuminé sensibilisé ou à sensibiliser Nadar BFK Rives N°74 (Blanchet Frères et Kléber à Rives)
Exposition permanente au 2 rue de la Paix
7 février : Paul Nadar fait partie du jury du concours de projection (amateurs) de la SFP
24 août : Départ pour l’Exposition internationale de Tachkent dans le cadre de la promotion de la nouvelle ligne ferroviaire transcaspienne grâce aux facilités offertes par le Général Annenkoff et à l’aide financière de Gustave Pereire. Il parcourt la route de Samarcande, le Caucase et le Turkestan pendant plus de trois mois et en rapporte 1 800 images à son retour mi-décembre.
1891
Exposition universelle de Moscou. Il présente à cette occasion un portrait pastel grandeur nature du tsar Alexandre III réalisé d’après des documents qui est acheté par le tsar.
Membre de la Société entomologique de France (collectionneur). Deux insectes ont été dédiés à Paul Nadar : le Carabidae Pterostichus (Lianoe) Nadari Vuillefroid en 1893 et le Bathyscia Nadari Jeannel en 1906.
Invention d’un appareil « grossièrement » construit pour des prises de vue à grande distance pour appliquer la photographie à l’art militaire/ téléobjectif et mise en vente du nouveau pied de campagne Nadar.
9 février : Procès contre Eastman – demande d’une indemnité de 40 000 frs pour non respect du délai d’information lors de la rupture de son contrat d’exclusivité.
19 février : Brevet N° 211 527 pour sa lampe au magnésium à feu continu ou intermittent dite « Hélionocte système Nadar ». (délivré le 26 mai)
25 avril : parution du 1er numéro de Paris Photographe, directeur Paul Nadar, secrétaire de rédaction : Georges Aubry / Adrien Lefort à partir de juillet 1891, gérant : L. Duvergé/ Aglaüs Bouvenne à partir du 30 décembre 1891. La revue compte 365 abonnés en novembre 1891.
1er mai : Présente à la séance de la SFP sa lampe au magnésium et offre le premier numéro de Paris-Photographe à la SFP
12 mai : Présente à la séance de la Chambre syndicale de photographie sa lampe au magnésium avec de grandes épreuves
24 mai : présente à la séance de la société photographique de Londres sa lampe au magnésium et ses vues instantanées du Turkestan.
Vers juin 1891 : Expériences du physicien Alfred Cornu sur les halos et auréoles photographiques avec un appareil stéréoscopique dans les ateliers Nadar
10 décembre : élu au conseil d’administration de l’Union photographique
1892
Exposition de Bruxelles
Exposition de Moscou
3 février : Conférence-projection à l’Ecole des hautes études commerciales pour la société du travail professionnel.
5 février : Présente à la séance de la SFP des épreuves réalisées avec son téléobjectif amélioré depuis 1889 pour les applications de la photographie à l’art militaire mais l’appareil définitif est long à construire.
Invention d’une lanterne d’agrandissement ou de projection utilisant la lumière diurne ou les lumières artificielles
4 mars : Paul Nadar fait hommage à la SFP d’une reproduction agrandie d’un portrait de Daguerre sur plaque daguerrienne.
1er avril : Main-levéee d’inscriptions hypothécaires par Paul Nadar, demeurant 53 rue des Mathurins, au profit d’Ernest Deligny.
22 juin : Brevet N°222.669 pour l’obturateur photographique dit « Obturateur Niepce »
Septembre-octobre : Voyage en Palestine pour photographier la nouvelle ligne ferroviaire Jaffa- Jérusalem, et la nouvelle gare de Jérusalem. Il réalise environ Travaille à la chambre et rapporte 70 vues d’un format 30 x 40. Son voyage se prolonge avec la visite de sites du traditionnel Grand Tour incluant Alexandrie, Le Caire, Beyrouth, Tyr et Sion, Damas avant de faire escale en Grèce et à Constantinople.
4 novembre : Paul Nadar présente à la séance de la SFP sa nouvelle chambre 30 x 40 avec son pied d’atelier entièrement construits dans les ateliers d’ébénisterie de la maison Nadar. Reçoit les Palmes académiques, Groupe I, classe 1 - Histoire de la photographie (diplôme commémoratif pour avoir fourni des documents sur l'Histoire de la photographie) et est nommé membre du Jury de Photographie artistique professionnelle.
1893
Exposition internationale de Chicago
Nouveaux dépositaires de l’Office général de la Photographie en Egypte : Bernard Masson, à Alexandrie et Heyman, au Caire
Commercialisation des nouvelles plaques Nadar extra-rapides au gélatino-bromure.
Janvier : gagne son procès contre Eastman mais le montant d’indemnisation est quasiment équivalent au montant de ses dettes auprès de la société Eastman.
24 octobre : L’héliogravure du portrait du Tsar Alexandre III de Paul Nadar est offerte aux 2 200 convives de la soirée de gala organisée à l’occasion de la visite de l’escadre russe à Paris.
25 octobre : Les officiers de l’escadre visitent l’Atelier Nadar pour faire leur portrait.
Novembre-décembre : 80 pièces de sa collection orientaliste sont présentées à l’Exposition d’art dit alors musulman au Palais de l’Industrie, à Paris.
1894
CA du studio : 128 000 frs.
Paul réclame de légaliser sa position rue d’Anjou et de se marier, avec une avance d’hoirie.
Président fondateur de l’Alliance des photographes (société des auteurs photographes) – Paul Nadar conserve ce titre jusque dans les années 1930.
Investit dans la stéréoscopie : chambre stéréoscopique, L’Express Détective stéréoscope, vues stéréoscopiques de portraits de célébrités des Editions Nadar, les vues de ses voyages en Orient mais aussi des vues de Paris, marines, paysages.
Expériences de photographie spirite par M. Lecomte dans les ateliers et laboratoires de Paul Nadar qui font l’objet d’un article illustré dans la revue Paris Photographe de juin.
3 ou 15 février : Présente à la SFP Photochromoscope, un appareil qui permet de voir par transparence des photographies coloriées et d’en faire varier la coloration par une combinaison ingénieuse d’écrans, de réflecteurs, on peut changer les effets à volonté
Mai ? : Paul Nadar présente une partie de sa collection orientale à l’Exposition d’art colonial à Lyon
11 ou 13 (AN) juillet : contrat de mariage sous régime de séparation de biens entre Paul Nadar et Elisabeth Marie Degrandi
Décembre : dernier numéro de la revue Paris Photographe
1895
18 juillet : Mainlevée d’inscription hypothécaire par Paul Nadar sur César Charles Adrien Brunier de Larnage, agent de publicité, pour sûreté de garantie d’un montant de  1 000 frs.
1er avril (RG)/ Octobre : Accord entre Félix et Paul Nadar pour la cession de l’atelier. Ses parents restent propriétaires du bâtiment et Paul prend en charge le règlement des annuités foncières, des dettes anciennes de l’établissement, des impôts fonciers et de son entretien avec une rente viagère de 12.000 francs. Paul Nadar précise lors de la reprise officielle du studio : « La maison n’a pas de succursale »
1895-1899 : Est souvent convoqué à l’Elysée sous la présidence de Félix Faure pour des portraits et photographier des évènements.
1896
Exposition universelle de Saint-Pétersbourg.
Fait réaliser une nouvelle copie du portrait du tsar Alexandre III pour l’offrir à son fils, Nicolas II, en visite à Paris mais la présidence de la République s’attribue le geste malgré ses protestations. Paul Nadar assure avec son Express Détective la couverture photographique de l’arrivée et du séjour des Romanov à Paris. Il reçoit un vase en argent de Fabergé par Nicolas II en remerciements.
12 octobre : Brevet d’invention No 257.550 pour un système d’appareil pour photographier et projeter des images animées par Mrs Tournachon dit Nadar et Eugène Defez, chimiste-photographe employé à l’atelier Nadar.
1897
Chevalier de l’ordre de Léopold
Décembre : Affaire des « clichés Méline » qui l’oppose à son père : Félix Nadar a publié dans Le Petit Provençal de Marseille une lettre rappelant le passé communard du président du Conseil Méline et cite parmi d’autres le témoignage d’une photographie de Méline portant l’écharpe rouge. Paul Nadar dément l’information et communique au journal du gouvernement La République française des clichés de Méline avec une écharpe tricolore.
L’atelier propose des portraits animés (installation spéciale), portraits en couleurs, portrait-relief P. Nadar, éventails photographiques Nadar-Lemariey.
1898
Succède à Benque comme photographe officiel de l’Opéra de Paris. Selon Charles Nuitter, archiviste de l’Opéra, il aurait bénéficié d’un soutien ministériel pour obtenir ce poste. Cette collaboration semble s’être prolongée jusqu’en 1914, année de la série de portraits de Francisque Delmas dans La Walkyrie.
Paul Nadar photographie les modèles du couturier Charles Frédéric Worth. Il développe ce champ d’activité avec les modistes et les maisons de haute-couture telles que Worth, Doucet et Révillon au début des années 1900.
1er avril : parution du Bulletin de la Chambre syndicale de la photographie et de ses applications, sous la direction de Paul Nadar, Henri Ladrey et Gershel
1900
Exposition permanente 2, rue de la Paix
Expert près du tribunal civil de la Seine
Chevalier de la Légion d’honneur
Hors concours, membre du Jury, Président de la Troisième Section - Photographes professionnels - Classe 12 Photographie - Membre de la commission du Musée rétrospectif de la classe XII (prêts de caricatures sur la réception de la photographie), Exposition Universelle de 1900
Président de la Chambre syndicale de photographie et de ses usages (1900-1903)
Président du 1er Congrès national de la Photographie professionnelle
1902
Président du 2e Congrès national de la Photographie professionnelle
1903
Président-fondateur de la Société des Auteurs photographes, pour la sauvegarde de leurs droits en matière de propriété artistique (titre qu’il conserve jusque dans les années 1930)
13 novembre : Fonde l’association en participation pour le télégraphoscope, une invention des frères Edouard et Marcel Belin comme «  solution du problème de la transmission à distance des images optiques réelles en un temps négligeable et par voie purement physique par le télégraphoscope ».  Membres : Félix Nadar, Dechavannes, Mariani, de Berly, Frantz Jourdain, Couesnon, Fayard, Savignac Souvillouse, Ed. Goubault, Franz Goerg, Jacques Laure, A Lilibat, Canet, Paul Heitz, Jacques Ledan, Grandeau, Dr. Marmottan, Duquesne, Fraipont, A. Neurdein, Prince Gagarine, Aimé Jourdain, Staehling de Berly, Ladrey, Fraipont, Savignac G. Lemaitre, Marmottan, Dr Genoud, De Mariani, Ledan, Heitz). Active jusqu’en 1910.
17 décembre : Félix Nadar cède son pseudonyme à son fils
1904
Président d’honneur du 3e Congrès de la Photographie professionnelle
Nommé Officier d’académie (AN)
1905
Médaille d’or, Exposition de Liège
Officier de l’Instruction publique
Projet de publication de son voyage au Turkestan, probablement avec l’éditeur Calmann-Lévy (épreuves contact sur papier Agfa Gevaert - (maison fondée en 1904 avec une succursale à Paris l’année suivante)
1906
Grand Prix, Exposition de Milan
Février : Les membres du County Council se font photographier sur les marches de l’Opéra par Paul Nadar. La séance de prise de vue est reproduite dans La vie illustrée, 15 février 1906.
1908
Président du jury de la Classe XII Photographie de l’Exposition franco-britannique de Londres, Section française. (exposant pour le Syndicat et à titre individuel)
Grand Prix, Exposition Hispano-Française de Saragosse
1909
Grand Prix, Exposition de Quito
Collaboration avec la maison Lanvin jusqu’en 1913. Les photographies sont publiées régulièrement dans la revue Les Modes, entres autres.
1910
Grand Prix, Exposition de Bruxelles
Président d’honneur de la Chambre syndicale de photographie et de ses usages
10 décembre : Lettre de Gustave Pereire à Paul Nadar qui lui rappelle sa dette de plus de 500.000 frs et qui est « très mécontent de la marche de la maison Nadar » : « Je ne veux plus être berné ».
1911
CA salon 142 922
Membre du jury, Hors concours, Turin
1912
CA salon 131 541
Président de la division B, 5e section, « Photographie », Exposition anglo-latine, Londres –aussi exposant
Officier de la Légion d’honneur
16 février : Obligation de 280.000 fr de Mr et Mme Tournachon dit Nadar au profit de M. Henry René D’Allemagne, archiviste paléographe à la Bibliothèque de l’Arsenal, Paris.
15 avril : Quittance et mainlevée par Charles Gustave Pereire sur Paul Nadar pour la somme de 177 660 frs concernant l’achat de la maison située même adresse acquise par ses parents.
8 mai : Naissance de Marthe Ernestine Anne Tournachon, fille de Paul Nadar et Marie Anne Parquet, la gouvernante de son père.
29 juin : Mainlevée d’inscription hypothécaire par le Crédit foncier de France sur Paul Nadar, photographe pour la somme de 20 000 frs concernant la succession de ses parents.
1er novembre : Louis Ducos du Hauron est nommé chevalier de la légion d’honneur suite à l’initiative de Paul Nadar.
1913
CA salon 103.857
Jury international de récompense, Section française groupe 3, Classe 13, section « Portraits », Exposition de Gand.
1914
Réélu Président de la Chambre syndicale française de la photographie et de ses applications suite au conflit avec Mr Félix
1914-1918
Paul Nadar offre de faire gracieusement  le portrait pour tous les soldats français.
1917
Président du Comité de la Chambre syndicale française de la photographie et de ses applications
Crée à ce titre l’Ecole de rééducation professionnelle des Mutilés de guerre.
1918
Succursale à Biarritz, 1 rue de France et 2 avenue Edouard VII – active jusqu’en mai 1918-octobre 1919 : février 1920
1919
22 juillet : divorce avec Marie Degrandi
1920
19 janvier : Contrat de mariage entre Paul Nadar et Marie Anne Parquet, demeurant 11, rue Clapeyron
Octobre : Cherche à vendre le fonds de l’atelier. Mais les négociations avec la société Versicolor Dufay, Compagnie d’exploitation des procédés de photographie en couleurs, à Versailles et le photographe portraitiste parisien Paul Méjat l’année suivante sont infructueuses.
1922
Grand prix, Exposition de Rio de Janeiro
1923
Membre du Comité de patronage de l’Ecole professionnelle de photographie et de cinématographie
30 juillet : Echange entre la Société financière française et coloniale et Paul Tournachon dit Nadar, artiste portraitiste et Anne Marie Paquet de deux hôtels particuliers, 51, rue d’Anjou et 48, rue Bassano.
1924
20 novembre : annonce officielle du transfert de son activité 48 rue Bassano dans l’hôtel du peintre Bonnat.
1925
4-20 juillet : « Exposition rétrospective du centenaire de la photographie », SFP, 51 rue de Clichy, à Paris. L’ensemble de l’exposition repose sur une dizaine de collections incluant le fonds Nadar.
1926
21 février – 7 mars : participation à la IVe exposition de la photographie, Luna Park, organisée par la Chambre syndicale des industries et du commerce photographiques.
1927
4 août : obligation de Paul Nadar et Anne Marie Parquet au profit de Fernande Gaëtana Emilie Letellier sans profession, veuve de Marie Gabriel Régis Deleuze, pour prêt d’une somme de 65 000 frs. Hypothèque de l’hôtel particulier rue Bassano.  Main levée le 25 mai 1932.
1928
Grand Prix, Président de la Classe 12b, Photographie professionnelle, Exposition d’Athènes
24 mai – 7 juin : prêts pour le Salon de l’Escalier – premier salon indépendant de la photographie moderne, au théâtre de la Comédie des Champs-Elysées à Paris.
1929
Grand Prix, Exposition de Barcelone
1930
Hors concours membre du jury, Liège
La fille de Paul Nadar perpétue la tradition familiale liée à la photographie et devient une préciseuse collaboratrice pour son père.
1931
Vice-président de la Classe XII « Photographie », section métropolitaine de l’Exposition coloniale, Groupe III Instruments et procédés généraux des Lettres, des Sciences et des Arts destinés ou utilisés aux colonies, Exposition coloniale internationale
18 mars : Obligation par Paul Nadar au profit de Pierre Charles Eugène Le Luc, commissaire divisionnaire de la Sûreté générale pour prêt d’une somme de 60 000 frs remboursable le 18 mars 1936. 21 juillet 1933 Mainlevée définitive.
1932
Novembre-décembre : Prêts des œuvres graphiques de son père pour l’Exposition « Un siècle de caricature », Musée des arts décoratifs, Pavillon de Marsan.
1934
Président d’honneur de la Classe 25 Groupe IV « Photographie » de l’Exposition universelle et internationale de Bruxelles
6-21 octobre : Exposition « Soixante années de modes féminines (1850-1910)», XXIXe salon international d’art photographique de Paris, « Section artistique », Salle des fêtes de l’Hôtel de la Société française de photographie, commissariat C de Santeul.
1935
11 janvier : Projet d’exposition des portraits de Victor Hugo pour le cinquantenaire de son décès qui n’aboutit pas
19 mars-24 avril : Prêts pour l’exposition « Auteuil et Passy d’autrefois » organisée par la Société historique d’Auteuil et de Passy au Musée Galliéra
Juin : Président du jury du concours de photographie de vacances du journal L’Echo de Paris avec exposition à la Galerie Nadar du 24 janvier au 2 février 1936
Septembre : Paul Nadar se sépare du local 233-235 rue d’Alésia où sont conservés les clichés de l’atelier
1936
Paul entreprend des négociations avec le Ministère des Beaux-Arts à propos de la donation de 500.000 clichés Nadar déposés au Trocadéro
Janvier-mars ?: Prêts pour la section rétrospective consacrée aux débuts de la photographie de l’Exposition internationale de la photographie contemporaine,  Pavillon Marsan
2 mars : A l’occasion de son 75e anniversaire, la Chambre syndicale de la photographie rend hommage à Paul Nadar « qui en groupa les adhérents, en élabora les statuts et, en 1900, inaugura son premier congrès. »
Été ? : Prêts pour l’exposition du Cinquantenaire du Symbolisme, Bibliothèque nationale de France
1937
Exposition internationale, pavillon Photo-Ciné-Phono, Paris
Prêts pour l’exposition « Photography 1839-1937 » organisée par Beaumont Newhall au MoMA, New York (itinérance) (1937-1938)
Octobre : Sélection de la collection Nadar présentée à l’exposition « Soixante années de théâtre racontées par la photographie (1850-1910) », 32e Salon d’art photographique de la Société de Photographie et de Cinématographie, Le Salon de la photographie, rue de Clichy, sous les auspices de la SFP
1939
Janvier-février : prêts pour la section historique de l’exposition organisée par Fotografiska Fobeningen [Union des photographes/ Union photographique] à Stockholm.
1er septembre : Décès de Paul Nadar qui lègue l’Atelier à sa fille Marthe (NOL)

Chronologie des ateliers Nadar (1854-1948)

Les activités des membres de la famille Tournachon/Nadar sont mêlées de façon complexe. Félix et Adrien travaillent ensemble puis séparément. Félix travaille avec Paul puis à nouveau seul. Paul dirige seul l’atelier à partir de 1886 puis associe sa fille dans les années 1930. Cette chronologie permet de préciser une histoire familiale, professionnelle et commerciale qui influe sur l’histoire de la photographie.
1820
6 avril : Naissance à Paris de Gaspard Félix Tournachon, fils de Thérèse Maillet (1794-1860) et de Victor Tournachon (1771-1837), imprimeur et éditeur lyonnais établi depuis 1817 dans la capitale.
1825
25 août : Naissance à Paris d’Adrien Tournachon, second fils de Thérèse Maillet et de Victor Tournachon.
1836
Naissance d’Ernestine Constance Lefèvre.
1839-1840
Félix Tournachon devient Nadar, adoptant comme signature un sobriquet issu de la déformation de son nom.
1848
Félix et Adrien font partie du corps expéditionnaire pour la Pologne.
Septembre : Adrien est admis à l’atelier de Picot à l’école des Beaux-Arts de Paris.
1853
Pour son Panthéon, Félix emploie des assistants dont son frère et finance son entreprise grâce à des souscriptions publiques et à un prêt consenti par les banquiers saint-simoniens Isaac et Émile Pereire. Polydore Millaud lui commande 400 portraits tirés du Panthéon pour la somme de 8 000 francs. S’établit avec sa mère au rez-de-chaussée de l’immeuble du 113 rue Saint-Lazare et fait de la publicité pour le Panthéon.
Décembre : Félix demande à Gustave Le Gray de donner des leçons de photographie à Adrien.
1854
Adrien ouvre un atelier 11 boulevard des Capucines grâce à l’aide financière et aux conseils de Louis Leprévost de la banque Laffitte et Blount sur la garantie de son frère qui est intéressé dans l’affaire. Félix propose de le baptiser « Nadar Jeune ». Félix installe son propre atelier 113 rue Saint-Lazare au domicile de leur mère après avoir pris des leçons de photographie auprès de Camille d’Arnaud, ancien rédacteur de la revue L’Artiste et collaborateur du fabricant de collodion Auguste Bertsch.
Février : Félix dépose un brevet pour la « cuvette Nadar » à même de couvrir uniformément les plaques de verre au collodion.
Mars : Publication du Panthéon Nadar.
11 septembre : mariage de Félix avec Ernestine, la fille de son loueur de voitures.
Adrien demande à son frère de venir l’aider car il connaît des difficultés de gestion. Félix est présent du 21 septembre 1854 au 16 janvier 1855. La dot d’Ernestine sert à combler les déficits. Période intense de travail en commun.
1855
Adrien et Félix deviennent membres de la SFP.
16 janvier : Félix quitte, fâché, l’atelier de son frère qui lui signifie qu’il n’a plus besoin de son aide. Félix exige de retrouver l’usage exclusif du pseudonyme Nadar y compris « Nadar Jeune ».
La série des Pierrot est présentée à l’Exposition universelle. Elle reçoit une médaille de 1re classe sous le nom de Nadar Jeune.
14 juillet : Brevet d’Adrien pour un « appareil à distribuer les cartes, dit “distributeur de l’Exposition” ».
16 octobre : Création d’une société en nom collectif entre A. T. dit Nadar Jeune, Louis James Alfred Lefébure-Wely, organiste, et Jules Lefort, artiste lyrique et photographe, ayant pour objet l’exploitation d’un fonds de photographie fondé par Adrien Tournachon, sous la raison sociale établie pour une durée de cinq ans, au capital de 90 000 francs, siège social situé 17 boulevard des Italiens.
Félix entreprend de transformer l’appartement du 113 rue Saint-Lazare en atelier commercial de photographie. Il y reçoit une clientèle bourgeoise mais surtout ses amis de la Bohème, des lettres et des arts. Adrien continuant à signer « Nadar Jeune », Félix entame une procédure devant le tribunal de commerce de la Seine.
1856
Janvier : Adrien reçoit le titre de « photographe de S. M. l’Impératrice » après la visite de cette dernière amenée par Lefébure-Wely.
8 février : Naissance de Paul, fils unique de Félix et Ernestine.
23 février : Ouverture du procès de Félix à Adrien pour revendiquer l’exclusivité du pseudonyme Nadar.
28 février : Adrien est condamné par défaut et fait opposition. Un deuxième jugement est prononcé le 22 avril. Cette fois Félix interjette l’appel. En attendant la sentence définitive, il affiche « Seule maison Nadar (pas de succursale) » sur la façade de son atelier de la rue Saint-Lazare.
1857
12 décembre : Procès en appel. Adrien et ses associés perdent le procès contre Félix à qui le tribunal de commerce reconnaît l’exclusivité des droits sur le pseudonyme Nadar.
1858
25 avril : Dissolution de la société Tournachon, Nadar Jeune et Cie.
23 octobre : Brevet de Félix sur la photographie aérienne.
21 décembre : Adrien achète une maison et ses dépendances situées à l’Ermitage, en forêt de Sénart, à Draveil. Il y installe son atelier.
1859
6 juin : Adrien fait appel en cassation du jugement de décembre 1857, mais il est débouté.
1860
25 février : Mort de la mère de Félix et Adrien, Thérèse Maillet.
27 mars : Félix signe le bail de l’atelier du 35 boulevard des Capucines ; le loyer est de 20 000 francs par an.
Juin : Dépôt des statuts d’une société en commandite par actions pour l’exploitation d’un atelier de photographie artistique sous la raison sociale « Société générale de photographie F. Tournachon dite Nadar & Cie », établie pour dix ans, au capital de 200 000 francs. Le nouvel atelier ouvre en septembre après de très coûteux travaux. Il est pourvu d’une gigantesque enseigne rouge dessinée par Antoine Lumière et éclairée au gaz.
1861
Adrien installe un nouvel atelier à l’automne sous la raison sociale « Photographie des Champs-Élysées, Joannès et Cie, Adrien Tournachon Jeune, 124 avenue des Champs-Élysées ». Il affiche une spécialité de photographie hippique.
Félix s’associe temporairement à Delton, qui a fondé en 1860 au bois de Boulogne un établissement de photographie hippique.
Félix rachète à Adrien les droits sur ses négatifs pour réaliser des portraits-cartes de visite.
1862
9 avril : vente d’un fonds de photographies désigné sous la raison sociale « Photographie des Champs-Élysées appartenant à Adrien Tournachon ». Adrien abandonne définitivement la photographie pour se consacrer à la peinture.
1863
Félix fonde le journal L’Aéronaute et la Société d’encouragement de la navigation aérienne au moyen du plus lourd que l’air qui regroupe une douzaine de personnalités dont le baron Taylor et Jules Verne. Octobre : Félix organise le premier vol d’un ballon de quarante mètres nommé Le Géant. 18 octobre : accident du Géant en Hanovre ; Félix et Ernestine sont blessés. Adrien aide à tenir l’atelier du boulevard des Capucines. Félix lui commande un tableau de l’accident : Le Traînage du Géant en Hanovre. Il y aura cinq ascensions entre 1863 et 1867.
1869
13 avril : création par Adrien Tournachon d’une société pour réaliser des émaux photographiques 9 cité Malesherbes.
1870-1871
Pendant le siège de Paris (17 septembre 1870 – 26 janvier 1871), Félix ferme son atelier et organise un service postal aérien, fournit des ballons militaires au gouvernement via la Compagnie des aérostiers qu’il fonde avec Dufour, dit Duruof, et Legrand, dit d’Artois. Il baptise les trois premiers George Sand, Armand Barbès et Louis Blanc. Paul commence à travailler avec ses parents.
Pendant la Commune, Élie Reclus est nommé directeur de la Bibliothèque nationale. Félix Nadar demande à son ami la direction du cabinet des Estampes pour « son vieux zèbre », son frère. L’affaire n’a pas de suite.
À la fin de l’année, Félix, toujours en difficultés financières, se prépare à revendre son droit au bail pour la « Société générale de photographie F. Tournachon dite Nadar & Cie » à sa propriétaire. Mais la cession n’a pas lieu.
1872
22 juin : Faillite de la société d’émaux photographiques d’Adrien Tournachon.
Déménagement de l’atelier Nadar au 51 rue d’Anjou où Félix loue les anciens communs de l’hôtel de Vauvineux transformés en maison d’habitation et ateliers. Ernestine assure désormais la direction commerciale du studio qui comprend vingt-cinq employés.
1873
13 juillet : Adrien vend l’Ermitage de Sénart à Ernestine.
Paul apprend le métier avec Walter Damry, photographe réputé de Liège qui assiste son père à la direction de l’atelier.
1874
Félix prête son ancien atelier du boulevard des Capucines pour la première exposition des impressionnistes.
Paul assiste un photographe nommé Marius à Jersey.
1876
Après son service militaire, Paul travaille désormais à plein temps dans l’atelier. Il y prend une place grandissante.
1878
Médaille d’or à l’Exposition universelle, Paris. L’atelier compte une trentaine d’employés.
Été : Pendant l’absence de son père, Paul s’implique dans les prises de vue, la qualité des tirages et les relations avec les clients.
1880
Prix hors concours, Arts décoratifs, Paris.
L’atelier innove avec le premier emploi industriel des négatifs sur verre au gélatino-bromure d’argent.
Paul prend la direction artistique de l’atelier et signe la plupart des portraits à partir de cette année.
1881
Août : Adrien s’installe à Nice où il vit de sa peinture jusqu’au printemps 1884.
15 novembre : Acquisition par Ernestine de l’immeuble du 51 rue d’Anjou grâce à un prêt de Gustave Pereire. D’importants travaux sont réalisés.
1882
Diplôme d’honneur, expositions d’Amsterdam et de Nice.
Mars : Paul rencontre Marie Degrandi. Mariée et mère d’une fille, la cantatrice soprano commence alors sa carrière parisienne aux Bouffes-Parisiens.
1884
Vogue de la carte Nadar, d’un format à peu près de la grandeur de deux cartes-panneaux.
1885
Diplôme d’honneur, exposition d’Anvers.
22 mai : Félix et Paul Nadar réalisent le portrait funéraire de Victor Hugo.
Incendie dans l’atelier.
Paul propose à la vente l’American Film (papier négatif souple au gélatino-bromure d’argent dans un châssis-rouleau), créé en 1884 par la compagnie américaine Eastman.
1886
Diplôme d’honneur, exposition de la Nouvelle-Orléans et exposition nationale à Nantes.
2 juillet : Paul mène une expérience photographique aérostatique pour le ministère de la Guerre. Ascension à bord du ballon Le Commandant Rivière avec Gaston et Albert Tissandier.
5 septembre : Publication de l’entretien de Chevreul dans le Journal illustré.
Septembre : Félix confie l’atelier à Paul et part avec Ernestine pour un voyage en Italie. Adrien prête main-forte à son neveu. Paul devient le représentant exclusif d’Eastman Kodak en France. Il fonde l’Office général de photographie, maison de commission et atelier de fabrication de matériel photographique.
1887
Diplômes d’honneur, expositions de Florence, de Lyon et de Saint-Pétersbourg.
4 février : Brevet no 181.350 de Paul pour un nouveau mode de préparation d’épreuves photographiques indélébiles.
8 février : Paul est élu membre de la Chambre syndicale de la photographie.
Mars : Livraison des machines à fabriquer le papier photographique Eastman.
Mai : Ernestine est frappée d’une attaque d’hémiplégie à la nouvelle de l’incendie de l’Opéra-Comique, craignant que Paul fasse partie des victimes. À leur retour d’Italie, Félix et Ernestine se retirent à l’Ermitage. Félix devient garde-malade. L’atelier est définitivement confié à Paul.
30 juin : Le divorce de Marie Degrandi est prononcé.
1888
Paul crée un nouvel « Atelier spécial pour reproductions d’actes, pièces de procédure, autographes ou autres manuscrits ». Les portraits d’artistes lyriques deviennent une spécialité de l’atelier Nadar.
Avril : Félix loue pour Adrien un atelier au rez-de-chaussée du 70 rue Rochechouart, dans l’immeuble du marchand de toiles pour peintres et décors Binant.
11 décembre : Brevet no 194.703 de Paul pour son appareil instantané, l’Express Détective Nadar, appareil photographique de petit format pour les amateurs.
1889
Exposition universelle à Paris : présentation de l’atelier et de son histoire, Grand Prix « Application de la photographie aux sciences ».
L’atelier compte 60 employés. Le chiffre d’affaires a doublé en deux ans. Travaux de rénovation importants dans l’atelier.
1890
Nouveau papier albuminé sensibilisé ou à sensibiliser Nadar BFK Rives no 74 (Blanchet frères et Kléber à Rives).
Exposition permanente au 2 rue de la Paix.
24 août : départ de Paul pour l’exposition internationale de Tachkent. Parcourt la route de Samarcande, le Caucase et le Turkestan pendant plus de trois mois et annonce avoir rapporté 1 800 images à son retour mi-décembre.
Novembre : Début du séjour d’Adrien en maison de santé. Il y séjournera jusqu’à son décès.
1891
Exposition universelle, Moscou : Paul présente un portrait au pastel grandeur nature du tsar Alexandre III, réalisé d’après des documents, qui est acheté par le tsar.
9 février : Procès contre Eastman ; demande d’une indemnité de 40 000 francs pour défaut de délai de notification de la rupture du contrat d’exclusivité.
25 avril : Parution du premier numéro de Paris-Photographe, sous la direction de Paul Nadar. La revue mensuelle dure jusqu’en décembre 1894, avec des articles de Félix comme préludes à ses mémoires.
26 mai : Brevet no 211.527 de Paul pour sa lampe au magnésium à feu continu ou intermittent site « Hélionocte système Nadar ».
10 décembre : Paul est élu au conseil d’administration de l’Union photographique.
1892
Expositions de Bruxelles et de Moscou.
22 juin : Brevet no 222.669 de Paul pour son « obturateur Niépce ».
Septembre-octobre : Paul réalise les photographies promotionnelles de la nouvelle ligne ferroviaire Jaffa-Jérusalem et la nouvelle gare de Jérusalem avec sa chambre 30 × 40.
1893
Exposition internationale de Chicago.
Nouveaux dépositaires de l’Office général de la photographie en Égypte : Bernard Masson, à Alexandrie, et Heyman, au Caire.
Commercialisation des nouvelles plaques Nadar extra-rapides au gélatino-bromure.
Janvier : Paul gagne son procès contre Eastman mais le montant de l’indemnisation est quasiment équivalent au montant de ses dettes auprès de la société Eastman.
1894
La chute constante du chiffre d’affaires de l’atelier depuis 1889 met Félix et Ernestine, qui vivent de la rente versée par Paul, dans une situation critique. Ils quittent l’Ermitage devenu trop coûteux pour s’installer rue d’Anjou. Paul réclame de légaliser sa position et de pouvoir épouser Marie Degrandi, avec une avance d’hoirie.
11 juillet : Contrat de mariage sous régime de séparation de biens de Paul avec Marie Degrandi.
Paul est président fondateur de l’Alliance des photographes (Société des auteurs photographes à partir de 1903) et conserve ce titre jusque dans les années 1930.
1895
Juin : Voyage de Félix à Marseille et, à l’automne, décision d’y ouvrir un atelier de photographie.
Octobre : L’atelier est cédé à Paul Nadar. Ses parents restent propriétaires du bâtiment, il prend en charge le règlement des annuités foncières, des dettes anciennes de l’établissement, des impôts fonciers et de son entretien avec une rente viagère de 12 000 francs. Paul précise lors de la reprise officielle du studio : « La maison n’a pas de succursale ».
Paul est un des photographes officiels de l’Élysée sous la présidence de Félix Faure (1895-1899).
1896
Exposition universelle de Saint-Pétersbourg.
Les brochures promotionnelles de l’atelier mentionnent désormais la vente de la collection des « Célébrités du siècle ».
12 octobre : Brevet no 257.550 de Paul avec Eugène Defez pour un système d’appareil pour photographier et projeter des images animées.
1897
Vente de l’Ermitage de Sénart.
Vente des collections aérostatiques de Félix au musée Carnavalet.
Septembre : Ouverture de l’atelier de Félix, 21 rue de Noailles à Marseille. L’atelier de prise de vue s’étend sous cent mètres carrés de verrière et le laboratoire est installé dans l’ancienne remise. L’enseigne historique rouge vif barre la façade.
1898
Paul succède à Benque comme photographe officiel de l’Opéra de Paris, probablement jusqu’en 1914.
1er avril : Paul prend la direction du Bulletin de la Chambre syndicale de la photographie avec Henri Ladrey et Gerschel.
1899
25 juin : L’atelier de Marseille est cédé à Germaine Sallenave et Marie Gilard, une parente des frères Reclus, en échange d’une redevance annuelle de 6 000 francs. Presque aussitôt, Fernand Detaille, élève du photographe genevois Frédéric Boissonas, rachète l’établissement.
1900
Rétrospective remarquée de l’œuvre de Félix à l’Exposition universelle de 1900. Il publie, dans L’Aurore de Clemenceau, ses souvenirs de la Commune.
Paul est président de la Chambre syndicale de la photographie et du Ier Congrès national de la photographie professionnelle.
Paul développe son activité dans la mode avec les maisons Worth, Doucet et Revillon.
1903
24 janvier : Mort d’Adrien à l’hôpital Saint-Louis.
13 novembre : Paul fonde l’association en participation pour le télégraphoscope des frères Belin dont son père est membre. Active jusqu’en 1910.
17 décembre : Félix Nadar cède l’usage non exclusif de son pseudonyme à son fils.
1905
Médaille d’or, exposition de Liège.
1906
Grand Prix, exposition de Milan.
1907
Félix vend 584 dessins du Panthéon Nadar au cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale.
1908
Grand Prix, expositions hispano-française de Saragosse et franco-britannique de Londres.
1909
Grand Prix, exposition de Quito.
27 janvier : Mort d’Ernestine.
Collaboration avec la maison Lanvin jusqu’en 1913.
1910
Grand Prix, exposition de Bruxelles.
21 mars : Mort de Félix. Obsèques au cimetière du Père-Lachaise en présence d’une très nombreuse assistance.
10 décembre : Gustave Pereire, son principal bailleur, désapprouve la gestion de l’atelier par Paul.
1912
Paul officier de la Légion d’honneur.
8 mai : Naissance de Marthe Ernestine Anne Tournachon, fille de Paul et de Marie Anne Parquet, la gouvernante de son père.
1914-1918
Paul offre de faire le portrait pour tous les soldats français.
1918
Succursale de l’atelier de Paris à Biarritz, 1 rue de France et 2 avenue Édouard VII.
1919
22 juillet : Divorce prononcé entre Paul et Marie Degrandi.
1920
19 janvier : Contrat de mariage de Paul avec Marie Anne Parquet.
Prospection pour la vente du fonds. Les négociations avec la société Versicolor Dufay, spécialisée dans l’exploitation des procédés photographiques couleur, à Versailles, et le photographe portraitiste parisien Paul Méjat, l’année suivante, sont infructueuses.
1922
Grand Prix, exposition de Rio de Janeiro.
1923
30 juillet : Paul Nadar échange l’atelier de la rue d’Anjou contre un atelier 48 rue de Bassano, l’ancien atelier du peintre Léon Bonnat, avec la Société financière française et coloniale.
1924
20 novembre : Annonce officielle du transfert de son activité 48 rue de Bassano.
1925
4-20 juillet : « Exposition rétrospective du centenaire de la photographie », SFP, 51 rue de Clichy, Paris.
1926
21 février – 7 mars : IVe Exposition de la photographie, Luna Park, organisée par la Chambre syndicale des industries et du commerce photographiques.
1928
Grand Prix, exposition d’Athènes.
24 mai – 7 juin : Salon de l’Escalier, premier salon indépendant de la photographie moderne, au théâtre de la Comédie des Champs-Élysées à Paris.
1929
Grand Prix, exposition de Barcelone.
1930
Hors concours, exposition de Liège.
Marthe Nadar, la fille de Paul, devient une précieuse collaboratrice dans la gestion de l’atelier.
1932
Novembre-décembre : Exposition « Un siècle de caricature », musée des Arts décoratifs, pavillon Marsan.
1934
6-21 octobre : Exposition monographique « Soixante années de modes féminines (1850-1910) », XXIXe Salon international d’art photographique de Paris, salle des fêtes de l’Hôtel de la SFP.
1935
19 mars – 24 avril : Exposition « Auteuil et Passy d’autrefois », organisée par la Société historique d’Auteuil et de Passy au musée Galliera.
Septembre : Paul Nadar se sépare d’un local 233-235 rue d’Alésia où sont conservés les clichés de l’atelier.
1936
Janvier : Section rétrospective sur les débuts de la photographie de l’Exposition internationale de la photographie contemporaine, pavillon Marsan.
Paul Nadar participe à l’exposition du « Cinquantenaire du symbolisme », Bibliothèque nationale.
Début des négociations avec le ministère des Beaux-Arts pour la donation de 500 000 clichés Nadar déposés au Trocadéro.
1937
Exposition internationale, pavillon Photo-Ciné-Phono, Paris.
Exposition « Photography, 1839-1937 » organisée par Beaumont Newhall au MoMA, New York.
Octobre : exposition monographique « Soixante années de théâtre racontées par la photographie (1850-1910) », XXXIIe Salon d’art photographique de la Société de photographie et de cinématographie, Le Salon de la photographie, rue de Clichy, sous les auspices de la SFP.
1939
Janvier-février : Section historique de l’exposition organisée par Fotografiska Fobeningen, Stockholm.
1er septembre : Mort de Paul qui lègue son atelier à Marthe.
1948
8 juin : Mort de Marthe Nadar.
1950
4 janvier : Vente du fonds Nadar à l’État.
1957
8 août : Mort d’Anne Nadar, veuve de Paul Nadar et mère de Marthe Nadar.