Les Nadar, une légende photographique

Les Nadar

en

Théodore de Banville (1823-1891)

Félix Nadar, vers 1853

Dessin en marge du Panthéon Nadar
Dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche, 31 x 23,4 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RÉSERVE NA-88-BOÎTE ÉCU
© Bibliothèque nationale de France
Théodore de Banville est entré en poésie avec un recueil très nouveau qui a remporté un succès auprès des jeunes : Les Cariatides (1842), prolongé par celui des Stalactites (1846). Il ne publiera ses Odes funambulesques qu’en 1857, mais en a déjà inséré beaucoup de pièces dans la petite presse où il brille par son art de la versification impeccable mêlant la fantaisie à un goût aristophanesque pour la caricature et la comédie. Néanmoins, il supplie ironiquement Nadar : « S’il te reste quelque sentiment humain, ne pas faire entrer les mots fantaisie ou fantaisiste dans ma légende. Je ne suis pas fantaisiste ! ni bohème ! ni réaliste ! ni romantique ! ni classique ! ni Jeune-France. Je suis un citoyen honnête, opulent, bien élevé et plein de génie. »
Théodore de Banville défend une conception très pure et très élevée de l’inspiration poétique. Nadar, qui connaît depuis sa jeunesse cet ami de Baudelaire, moque ici la difficulté de concilier cet idéal intemporel avec la vie moderne.