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Un autre support de l’écriture était
couramment utilisé depuis de nombreux siècles en Orient au
moment de la conquête arabe : le parchemin, produit à
partir d’une peau d’animal traitée et séchée sous tension.
Il fut employé dans le monde arabe de manière courante jusqu’au
Xe siècle, puis son usage ne subsista qu’au Maghreb et,
en Orient, dans les communautés non musulmanes.
Les corans que l’on peut considérer
comme les plus anciens sont copiés sur du parchemin, produit probablement
le plus souvent à partir de peaux de mouton, de chèvre et
de veau. L’usage de peaux d’animaux non domestiques n’était certainement
pas très répandu pour des raisons pratiques et économiques.
La grande majorité des livres sur
parchemin copiés jusqu’au Xe siècle aujourd’hui
conservés sont des corans ou feuillets de corans. Comme on répugnait
à jeter des corans portant la parole de Dieu, même hors d’usage,
des dépôts ont été constitués.
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Le format des premiers corans en écriture
hijâzî est vertical ou presque carré, puis un
format oblong s’est imposé avec l’écriture coufique. Est-ce
du fait du caractère même de l’écriture, ou par une
volonté de distinguer le coran des autres livres ? Ce type de
format semble lié à des écritures qui elles-mêmes
ne se rencontrent que dans les corans.
La technique de fabrication des cahiers de
parchemin est différente de celle utilisée pour les manuscrits
occidentaux. Dans ces derniers, le cahier est le résultat d’un
pliage, ce qui a deux conséquences sur sa présentation :
un nombre pair de bifeuillets et une alternance telle qu’un côté
chair se trouve en face d’un côté chair et un côté
poil en face d’un côté poil. En Orient, les bifeuillets sont
empilés et pliés en deux.
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Au Maghreb, le parchemin a été
utilisé de manière courante plus longtemps qu’en Orient.
Les corans, jusqu’au XIVe siècle, y ont été
copiés sur parchemin, ainsi que des recueils de traditions. Il
semble que le parchemin, matériau cher, ait été réservé
à des copies de luxe généralement enluminées.
Leur format est carré ou proche du carré, et les cahiers
peuvent être constitués de cinq, quatre ou trois bifeuillets.
C’est aussi au Maghreb que l’on trouve des
cahiers constitués à la fois de papier et de parchemin.
Des manuscrits hébreux copiés en Espagne, en Italie et dans
le monde byzantin présentent aussi des cahiers mixtes.
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