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La maqâma, genre littéraire
né de l’adab, apparaît au début du Xe
siècle. Œuvre rédigée en prose entrecoupée
de poèmes, elle met en scène la rencontre de deux personnages
imaginaires : un narrateur, représentant en général
l’auteur, et un héros pittoresque qui revêt des aspects différents
à chaque rencontre – sage ou brigand, ascète ou bon vivant
– et auquel il arrive toutes sortes d’aventures. Chaque rencontre constitue
une maqâma ("séance"). Qu’il soit vagabond ou pauvre
Bédouin, le héros se tire toujours des situations les plus
scabreuses par la virtuosité de ses réparties et l’étendue
de sa culture. Son discours, toujours édifiant, est agrémenté
de jeux de mots et de considérations humoristiques sur les mœurs
du temps.
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Le maître des Maqâmât |
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Al-Harîrî (1054-1122), le plus
célébre, donne la priorité
à la langue et cisèle le
récit et la peinture des mœurs. Son
œuvre devint un classique fort prisé d'un public lettré. Philologue,
al-Harîrî utilisait une langue très élaborée ;
il fit preuve dans ses Maqâmât d’une virtuosité
verbale qui fut souvent imitée et traduite dans de nombreuses langues. ![]()
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