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Plantu chaque jour dans Le Monde

Plantu chaque jour dans Le Monde
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Cette affiche publicitaire pour le célèbre quotidien du soir, destinée à mettre en valeur l’humour du dessinateur, illustre bien le déplacement des enjeux culturels de la lecture des enfants à partir des années 1970, lorsque le taux d’équipement des ménages en télévision explose : 9 % en 1958, 42 % en 1965 (au moment de Belle et Sébastien), 91 % en 1984 (fin de « L’Île aux enfants », règne de « Récré A2 » et des premiers dessins animés japonais depuis 1978). En 1961, William Magnin, responsable du service jeunesse de la RTF, précise que « la télé ne doit pas empêcher les enfants de jouer ». En 1980, la rivalité n’est plus avec le jeu mais avec la lecture, et les programmes hebdomadaires pour la jeunesse sont passés d’une heure en 1949 à une quinzaine sur trois chaînes. Si auparavant la question était de « bien lire », de « bons » et de « mauvais » livres (par exemple des romans et non des bandes dessinées), il s’agit à la période suivante de lire ou de regarder l’écran magique, objet de toutes les conversations dans les cours d’écoles. Et dans l’édition, on peut alors se demander si l’avenir n’est pas limité au livre télévisuel quand on voit « Rouge et Or » saborder avec un succès incontestable ses collections traditionnelles au profit d’albums tirés d’émissions pour enfants – les enquêtes sur les pratiques culturelles des Français reconnaissent d’ailleurs aujourd’hui la lecture de Télé Poche ou Télé 7 jours comme acte de lecture. Problématique dépassée puisque la cœxistence du livre et de l’écran s’est aujourd’hui compliquée de la pratique d’Internet, des jeux vidéo, du portable. (O. P.)

© Bibliothèque nationale de France

  • Auteur(es)
    Plantu
  • Description technique
    Affiche, 60 x 40 cm, s. d.
  • Provenance

    BnF, La Joie par les livres, Fol Z 299
    © Plantu

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm119200160f