Dans l'article "Éducation"
publié dans l'
Encyclopédie, son rédacteur,
Dumarsais, place l'individu sous l'action de trois projets
de formation : la santé du corps, la formation de l'esprit,
l'éducation morale. Autant d'objectifs éducatifs
qui doivent servir tout d'abord à l'individu, lequel
sera ainsi en mesure de s'insérer dans la société,
à la famille ensuite, qui se verra protégée, perpétuée
par un de ses enfants, et enfin à l'État, qui tirera
bénéfice de l'éducation de ses citoyens.
Dans cet esprit, on comprend que le recours au précepteur, laïque,
ait pu être considéré, contre l'éducation
collective dispensée par les ecclésiastiques, comme une
des voies pédagogiques à avoir eu la préférence
des Lumières. Avec l'éducation, c'est l'enfance,
comme séquence déterminante dans le processus des acquisitions,
qui est pour la première fois mise en lumière. Défenseur
d'un enfant symbole préservé de l'homme selon
la nature, Rousseau imagine dans l'
Émile, ce traité
en forme de roman psychologique, un cycle d'éducation en
quatre étapes clés – le corps, les sens, le cerveau,
le cœur. Pour le philosophe de Genève, toute l'énergie
du précepteur doit être employée à préserver
l'enfant, à écarter de lui tout ce qui pourrait
altérer ses capacités naturelles d'intelligibilité
du monde. Modèle d'éducation, pour ainsi dire négative,
propre à conduire l'enfant à "apprendre à
apprendre".
> entretien avec Marcel
Gotlieb, auteur de bande dessinée