"Si vous avez deux religions chez vous, elles se couperont
la gorge ; si vous en avez trente, elles vivront en paix."
Écrivain français, auteur de poèmes, de récits,
de tragédies, d’ouvrages historiques et philosophiques,
Voltaire combat le cléricalisme et l’intolérance
religieuse, et défend le droit des hommes au bonheur.
"Écrasez l’Infâme"
La célèbre formule conclut les lettres de Voltaire au
fidèle Damilaville (1723-1768) à l’époque
de l’affaire Calas. Pour le philosophe, "l’Infâme",
désigne aussi bien les calvinistes que les catholiques : n’a-t-il
pas été en butte aux tracasseries du consistoire de Genève
à propos des représentations théâtrales des
Délices ? Et le sort du pasteur Rochette, pendu à Toulouse
en février 1762, ne l’a pas particulièrement ému.
Pourtant il a pris fait et cause, après un examen attentif des
faits, pour la "malheureuse famille Calas", victime emblématique
d’un fanatisme qu’il n’a cessé de dénoncer
depuis son séjour en Angleterre. De ce combat qui passionne l’Europe
éclairée, et qui ne sera relayé dans l’inconscient
collectif que par l’affaire Dreyfus, naît le
Traité
sur la tolérance, qui commence alors à circuler et
dont Voltaire écrit : "Ce sera un secret entre les adeptes.
Il y a des viandes que l’estomac du peuple ne peut pas digérer,
et qu’il ne faut servir qu’aux honnêtes gens."
Au même moment paraissait, en réponse aux condamnations
de l’
Émile, la
Lettre à Mgr Christophe
de Beaumont de Rousseau, ennemi déclaré de Voltaire
depuis 1759.