L'île Trapobane
Atlas catalan (détail)
Attribué à Abraham Cresques, 1375.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 12 demi-feuilles de 64 x 25 cm chacune
BnF, département des Manuscrits, Espagnol 30, tableau III
© Bibliothèque nationale de France
À l'extrémité sud-est du monde habité, Trapobane est une île charnière autant par sa nature insulaire entre terre et eau que par sa position de pionnière d'un autre monde. Cette dualité, revendiquée dans la légende lie d'une part les trait classiques, hérités de l'Antiquité, du bonheur et de l'abondance (double floraison, pierres précieuses…) et ceux, fort inquiétants, de géants noirs dépourvus de raison qui dévorent les hommes blancs. Cette hantise du cannibalisme va rôder sur toutes les terres à découvrir et ouvre la mappemonde sur l'inquiétante altérité : « Cette île est appelée par les Tartares Magno-Caulij ; c'est la dernière qu'on rencontre en Orient. Elle est habitée par des hommes bien différents des autres. Sur quelques montagnes de cette île, il y a des hommes d'une grande taille, c'est-à-dire de douze coudées, comme des géants, très noirs et dépourvus de raison. Ils mangent les hommes blancs étrangers, quand ils les peuvent attraper. Chaque année, dans cette île, il y a deux étés et deux hivers. Les arbres et les herbes y fleurissent deux fois l'an. C'est la dernière île des Indes. Elle abonde en or, argent et pierres précieuses. »
 
 

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