La Méditerranée et l’Ancien Monde
Atlas Miller
Œuvre de Lopo Homem [Pedro et Jorge Reinel, António de Holanda], [Portugal], 1519.
Manuscrit enluminé sur vélin, 41,5 x 59 cm et 61 x 118 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE D-26179 (RES), f. 6v
© Bibliothèque nationale de France
L’emprise de cette carte est celle que l’on trouve traditionnellement dans toutes les cartes portulans des XIIIe et XIVe siècles, qui va de l’Atlantique aux mers Rouge et Caspienne pour finir à l’est en coupant le golfe Persique. On y retrouve quelques conventions graphiques anciennes, comme celles de représenter la mer Rouge en rouge et le golfe Persique et la mer Caspienne en bleu foncé. Les nombreuses intersections des lignes de rhumbs ne sont ornées d’aucune rose des vents. La décoration héraldique est par contre fort riche avec non moins de 37 écussons disséminés entre les îles Britanniques et la Perse. Huit vaisseaux sont figurés, dont six portugais en Méditerranée et mer Noire ainsi que sur l’Atlantique et deux non identifiés, de forme très différente, sur la mer Caspienne. La carte évoque l’Ancien Monde, par opposition aux Nouveaux Mondes en cours d’exploration, un Ancien monde chargé d’histoire et fortement urbanisé. L’accent est mis sur l’iconographie des villes : pas moins de quarante-quatre cités aux formes imaginaires, mis à part quelques détails réalistes, notamment pour Jérusalem. Quelques détails évoquent le passé biblique du Proche-Orient : la tour de Babel en Mésopotamie, les Tables de la Loi sur le mont Sinaï. En ce qui concerne la représentation des peuples, seule l’Afrique du Nord est ornée de quelques souverains musulmans parmi lesquels on reconnaît le sultan d’Égypte. La région est aussi ponctuée de tentes rayées et de blasons ornés de croissants de lune. Le document s’inscrit ainsi dans une cartographie traditionnelle soulignant l’étendue des territoires de l’Islam et une chrétienté confinée à l’Europe occidentale et tournée vers l’Atlantique.
 
 

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