Les forces politiques en présence en Méditerranée
Carte marine de la Méditerranée
Mecia de Viladestes, Majorque, 1413.
Manuscrit enluminé sur vélin, 84,5 x 118 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE AA-566 (RES)
© Bibliothèque nationale de France
Dès le Moyen Âge, les cartes portulans rendent compte des forces politiques et religieuses présentes dans le bassin méditerranéen, par des pavillons et des blasons héraldiques aux couleurs des villes et des royaumes chrétiens ou musulmans. La croix chrétienne et le croissant islamique se partagent les rivages et s’opposent. En Afrique, on signale le mythique « royaume du Prêtre Jean » : c’est ainsi que l’on appelait le roi de l’Éthiopie chrétienne, avec qui les Européens cherchaient à nouer des contacts pour former une alliance de revers contre le sultan d’Égypte. La Méditerranée est aussi le théâtre des rivalités entre les puissances européennes : l’Espagne et le Portugal se disputent le contrôle des côtes et des îles marocaines au tournant des XVe et XVIe siècles, tandis que les rois de France nouent, à partir de François Ier , une alliance avec l’infidèle Soliman le Magnifique pour contrer la suprématie des Habsbourg en Europe. Oppositions et rivalités se devinent dans les choix iconographiques des auteurs des portulans ou dans le détail d’un pavillon planté sur tel ou tel port. Commande du prieur de la chartreuse de Valdemosa à Majorque, cette carte catalane luxueuse, richement ornée de personnages et d’animaux, décrit les routes commerciales de l’Afrique (or, ivoire) et du golfe Persique (perles et épices) ainsi que la circulation des marchandises jusqu’en Europe du Nord. On aperçoit au sud du Nil le prêtre Jean, mythique souverain chrétien d’Éthiopie, représenté avec les attributs d’un évêque.
 
 

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