Des documents de prestige
Carte marine de la Méditerranée
Jacopo Maggiolo, Gênes, 1563.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 85 x 102,5 cm
BnF, département des Cartes et Plans – Société de géographie, SGY 1704 (RES)
© Société de géographie
Si les plus anciens portulans s’appuient uniquement sur l’usage de la boussole pour la direction et l’échelle de distance pour l’estime du trajet parcouru, les mesures de latitude, issues d’observations astronomiques, s’imposent au XVIe siècle, permettant aux marins de déterminer leur latitude sur le globe. La longitude, dont le calcul en mer reste très peu fiable jusqu’à la fin du XVIIIe siècle faute d’instruments satisfaisants, n’est intégrée que tardivement aux portulans. L’utilisation de ces cartes en mer n’a pas favorisé leur conservation : abîmées ou obsolètes, elles étaient systématiquement éliminées. Parées d'ornements et d'illustrations, les cartes portulans qui nous sont parvenues sont essentiellement des documents de prestige ; affirmant le pouvoir de leurs commanditaires, elles servirent de présents et ornèrent les bibliothèques des rois, des princes et des riches marchands. Mariant habilement le réel et l'imaginaire, ces atlas font rêver leurs lecteurs qui suivent la progression géographique des toponymes côtiers et abordent dans des pays riches de promesses et parsemés de dangers, tels que les évoquent les illustrations. Ainsi sur cette carte fastueuse de la Méditerranée, abondamment rehaussée d’or, Jacopo Maggiolo, cartographe officiel de la République de Gênes, a réuni une très riche iconographie : vignettes de villes, figures de souverains – assis sur un trône en Europe, à l’entrée d’une tente en Afrique –, navires aux voiles déployées dans l’Atlantique et Vierge à l’Enfant dans le « cou » du parchemin.
 
 

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