La France et le Nouveau Monde
Carte de l’Atlantique
Pierre de Vaulx, [Le Havre], 1613.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 68,5 x 96 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE SH ARCH-6 (RES)
© Bibliothèque nationale de France
Marins de France, d’Angleterre et des Pays-Bas partent sans attendre vers les terres nouvellement découvertes, faisant fi du monopole ibérique établi par le traité de Tordesillas. En 1532, le pape Clément VII admet l’interprétation restrictive du traité, ne réservant aux Ibériques que les territoires déjà reconnus, à l’exception des terres à découvrir. L’obstacle diplomatique est donc levé pour les autres puissances occidentales. Mandaté dès 1524 par François Ier pour découvrir une route vers la Chine, le navigateur italien Giovanni da Verrazzano longe les côtes américaines, depuis la Caroline du Nord jusqu’au Canada. Dix ans plus tard, le même roi engage le malouin Jacques Cartier qui explore le golfe du Saint-Laurent et remonte le fleuve jusqu’à Hochelaga, futur site de Montréal. C’est au début du XVIIe siècle, sous l’impulsion de Samuel de Champlain, que s’amorce la colonisation française au Canada. Bravant les intérêts espagnols et portugais, la France tente vainement de s’imposer au sud, en créant en 1555 une colonie huguenote au Brésil – la « France antarctique » – et une autre en Floride entre 1562 et 1565.
Éclatante d’or et de couleurs, cette carte de l’Atlantique reflète les ambitions françaises en Amérique. Les fleurs de lys apparaissent en Nouvelle-France, où les toponymes français et la précision des tracés attestent une présence ancienne et renouvelée, mais aussi au Brésil, où la carte n’est plus que le souvenir de l’expédition de Villegagnon (1555) et d’autres tentatives avortées. Près de Lima, une rose des vents d’un bleu profond rehaussé d’or pourrait bien symboliser le soleil des Incas.
 
 

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