Les mappemondes en terre d’Islam : al-Istakhrî
Kitāb al-masālik wa l-mamālik
Al-Istakhrî, Iran, XIVe siècle (copie tardive).
Manuscrit peint sur papier, 22 x 31 cm
BnF, département des Manuscrits, Suppl. persan 355, f. 2v-3
© Bibliothèque nationale de France
Au cours des conquêtes arabes à partir du VIIe siècle, au Proche-Orient et en Égypte, l’empire musulman devient l’héritier des savoirs antiques en Méditerranée orientale. Les manuscrits grecs et alexandrins sont traduits en syriaque, en arabe et en persan. Au IXe siècle, ils sont étudiés à Bagdad, la capitale des califes Abbassides. La géographie et l’astronomie sont appréciées et une riche tradition de récits de voyages et de descriptions ordonnées du monde se met en place. La cartographie combine la tradition grecque et les traditions cosmographiques de la Perse. Les cartographes affectionnent les formes géométriques abstraites, tout en s'appliquant à une toponymie détaillée et au positionnement des lieux selon des coordonnées géographiques en latitude et longitude.
Au milieu du Xe siècle, al-Istakhrî compose le Livre des routes et des royaumes (Kitāb al-masālik wa l-mamālik) décrivant l'ensemble du monde musulman dans la lignée du géographe Balkhi. Il existe plusieurs versions médiévales du texte, en arabe et en persan, illustrées de cartes similaires. La carte du monde comporte quelques points communs avec les mappemondes de la tradition romaine et chrétienne : le monde, résumé à l'œkoumène (espace habité par les hommes), est représenté dans un cercle, entouré par un océan circulaire d'où sont issues les autres mers. Mais à la différence des cartes en T-O, centrées sur la Méditerranée et orientées vers l'est, le schéma est orienté vers le sud et place au centre l'Arabie, cœur du monde musulman, entouré de la Méditerranée à droite et de l'océan Indien à gauche.
 
 

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