Mappemonde en projection conique
La carte de l'Œkoumène
La redécouverte de Ptolémée
Géographie de Claude Ptolémée
Traduction par Jacopo d’Angelo. Copie par Hugues Commineau de Mézières et le cartographe Pietro del Massaio ayant appartenu aux rois aragonais de Naples, [Florence], vers 1475-1480.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 61 x 45 cm
BnF, département des Manuscrits, Latin 4802, f. 74v-74bis
© Bibliothèque nationale de France
Au XVe siècle, la traduction en latin de la Géographie de Ptolémée et d’autres textes géographiques antiques renouvelle l’intérêt des Européens pour l’exploration des terres et des océans lointains. Le savant grec Ptolémée compose à Alexandrie, au IIe siècle après Jésus-Christ, une description de la sphère terrestre fondée sur des coordonnées en latitude et en longitude. Ce savant de l'école d'Alexandrie avait laissé derrière lui une sorte de bombe à retardement intellectuelle qui révolutionnera l'image du monde à la Renaissance. Sa Géographie, traduite en arabe dès le IXe siècle, est ignorée en Occident jusqu'à l'aube du XVe siècle. Pour la première fois l'Occident découvre alors une carte réaliste du monde. Les humanistes de la Renaissance disposent désormais dans leur bibliothèque d'un corpus décrivant les grandes parties du monde qui ne demande qu'à recevoir des compléments. Le grand apport de Ptolémée aux géographes occidentaux ne provient pas tant de ses tracés géographiques, somme toute assez simples et grossiers, que de sa conception de la Terre comme une sphère. Le géographe grec propose en effet un système de projection conique amélioré, en forme de manteau, ainsi qu'une grille de méridiens et de parallèles qui est toujours universellement utilisée. Il nous lègue également l'orientation des cartes vers le nord géographique, le tracé d'un équateur, le "cercle équinoxial", et de deux tropiques qui sont mis en évidence sur sa mappemonde par de larges bandes écarlates. Les degrés de latitude sont même numérotés dans la marge de droite tandis qu'à gauche nous voyons notée la durée des jours les plus longs de l'année, lors du solstice d'été. Les copies successives de la Géographie de Ptolémée, de même que ses diverses éditions imprimées, fournirent l'occasion de corriger pas à pas la carte du monde. Au corpus initial, conservé dans le pieux respect de l'autorité des Anciens, furent peu à peu ajoutées des cartes modernes des terres nouvellement découvertes. La gravure et l'imprimerie vinrent relayer les dessinateurs et les enlumineurs, donnant à cette cartographie en marche une audience élargie. Les éditions complétées de la Géographie de Ptolémée permirent ainsi aux humanistes, aux universitaires et à toute l'Europe intellectuelle de s'informer des progrès des grandes découvertes.
La Géographie de Ptolémée est composée d’une carte générale du monde et de vingt-six cartes régionales. Pour lui, l’océan Indien est une mer fermée au sud par un continent austral, qui relie l’Afrique à l’Asie. La Malaisie et l’Indonésie sont représentées comme une seule grande péninsule courbe à l’extrémité du monde. Les rivages de l’océan Indien (Indicum pelagus) apparaissent en détail dans les cartes régionales de l’Asie et de l’Afrique. L’Inde n’a pas la forme triangulaire que nous lui connaissons, et s’étend peu vers le sud. L’île de Ceylan est appelée Taprobane. Madagascar est inconnue.
 
 

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