Le dernier océan exploré par les Européens : le Pacifique
Bateaux pris dans les « quarantièmes rugissants »
Carte de l’océan Pacifique (détail)
Hessel Gerritsz, [Amsterdam], 1622.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 107 x 141 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE SH ARCH-30 (RES)
© Bibliothèque nationale de France
Cette grande carte manuscrite sur parchemin (107 x 141 cm) est l’œuvre de Gerritsz, cartographe officiel de la Compagnie des indes néerlandaises entre 1617 et 1633. Il ne s’agit pas, à la différence de la quasi-totalité de sa production, d’un portulan destiné à la navigation et caractérisé par sa sobriété, mais d’une carte luxueuse dressée pour les directeurs de la VOC. Pour réunir toutes les informations disponibles sur le Pacifique, elle évoque l’histoire de sa découverte, avec les portraits de Balboa, de Magellan et de Lemaire. Elle offre l’état le plus récent des découvertes dans cette partie du monde : on y voit ainsi, sous le nom de Nueva Guinea, une partie de la côte nord de l’Australie, découverte par Jansz.en 1606.
La carte présente surtout, en un programme iconographique d’une grande originalité, les conditions de navigation dans le Pacifique : même si les Hollandais en paraissent pratiquement les maîtres, la VOC doit prendre en compte, pour le choix des routes et le développement de son activité, les conditions météorologiques avec les risques qu’elles entraînent : vents forts mais réguliers au nord, calmes qui immobilisent les bateaux dans la zone torride et tempêtes du Pacifique sud, où les navires, sous voiles réduites, sont secoués par une mer hostile, comme on le voit dans les récits des voyages antérieurs.
La carte a été corrigée ultérieurement, sans doute par le successeur de Gerritsz : la date a été changée (1634) et un cartouche avec un petit planisphère à latitudes croissantes a été ajouté, faisant état de conceptions cartographiques plus récentes, comme le caractère insulaire de la Californie.
 
 

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