Al-Hârith part pour un voyage lointain dans l'océan Indien en compagnie d'Abû Zayd
L’arrivée d’un bateau sur une île déserte
Al-Maqâmât (Les Séances)
Muhammad al-Qâsim al-Harîrî (1054-1122), Iraq, 1237.
Miniatures et calligraphie de Yahya ibn Mahmûd al-Wâsitî. Manuscrit enluminé sur papier, 167 f., 37 x 28 cm
BnF, département des Manuscrits, arabe 5847, f. 121 (Séance 39)
© Bibliothèque nationale de France
Certaines histoires relatives à l’océan Indien puisent dans un répertoire de légendes qui ont largement circulé entre la Méditerranée et l’Asie. Dans la littérature arabe, la Rihla, récit de voyage, et les contes merveilleux font partie du bagage culturel des élites cultivées du monde musulman. Les Mille et une nuits évoquent ainsi les aventures du marin Sindbad dans l'océan Indien, et rappellent parfois certains thèmes des pérégrinations d'Ulysse en Méditerranée.
Cette miniature est l'illustation d'un des courts récits du Livre des séances (Maqâmât) d’Abû Muhammad al-Qâsim ibn ‘Ali al-̣Harîrî, plus connu sous le nom d’al-Harîrî, composé au début du XIIe siècle à Bassora (Irak). Le genre littéraire des Maqâmât, élaboré au Xe siècle, connut une fortune remarquable et fut imité avec de nombreuses variantes. Il est constitué de courts récits mettant en scène deux personnages, ici un bourgeois naïf (al-Hârith ibn Hammâm, qui est le narrateur) et un vagabond rusé, Abû Zayd al-Saruji, qui parvient à se tirer de toutes les situations grâce à son éloquence et ses stratagèmes.
Cette miniature prend place après un récit évoquant une navigation dans l'océan Indien. Ici, la "séance" expose le récit d’un naufrage sur une île déserte où poussent des arbres merveilleux, gardés par des singes et des perroquets. On reconnaît au premier plan, une sirène, telle qu’elle est décrite également dans la mythologie grecque, mi-femme, mi oiseau.
 
 

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