La figure de l’Hydre telle qu’on l’aperçoit dans le ciel

ʿAbd al-Raḥmān ibn ʿUmar al-Ṣūfī, Kitāb ṣuwar al-kawākib al-ṯābita (Livre des étoiles fixes)

Samarcande, vers 1430-1440
Papier, 247 feuillets, 24,5 x 18,5 cm
BnF, département des Manuscrits, Arabe 5036, f. 225v-226
© Bibliothèque nationale de France
L’Hydre, l’une des quinze constellations de l’hémisphère austral, figure sur la double page telle qu’on l’aperçoit dans le ciel. Elle comporte vingt-cinq étoiles internes peintes en doré et deux externes en rouge. Sur ce manuscrit, elle est dessinée avec les deux constellations suivantes, celles de la Coupe et du Corbeau. La première est composée de six étoiles gris-vert et la seconde de sept bleues.
Dans la mythologie grecque, la constellation représenterait l'Hydre de Lerne, un serpent d'eau à corps de chien possédant plusieurs têtes, qu'Hercule tua durant l'un de ses douze travaux. La Coupe est celle d’Apollon. Selon l’une des légendes, le dieu aurait envoyé le Corbeau chercher de l’eau dans la Coupe mais celui-ci fut retenu par l'Hydre.
Loin de l’iconographie antique, l’Hydre est transformée en dragon semblable à ceux de la dynastie Yuan. Son long corps serpentiforme est tapissé d’écailles, sa tête se termine par une trompe articulée. Babines retroussées, crocs menaçants, elle darde férocement une langue pendante rose. Des motifs de flammèches entourent sa gueule. Le Corbeau est posé sur le reptile à côté de la Coupe qui adopte la forme des céramiques chinoises blanc-bleu, très prisées par Ulugh Beg lui-même. La constellation est nommée en arabe « le Serpent ».