La figure du Centaure telle qu’on l’aperçoit dans le ciel

ʿAbd al-Raḥmān ibn ʿUmar al-Ṣūfī, Kitāb ṣuwar al-kawākib al-ṯābita (Livre des étoiles fixes)

Samarcande, vers 1430-1440
Papier, 247 feuillets, 24,5 x 18,5 cm
BnF, département des Manuscrits, Arabe 5036, f. 238v-239
© Bibliothèque nationale de France
Le Centaure, l’une des quinze constellations de l’hémisphère austral, figure ici tel qu’on l’aperçoit dans le ciel. Il est composé de trente-six étoiles internes peintes en doré. Il est représenté avec la constellation suivante, celle de la Bête Féroce qui comporte dix-huit étoiles, elles aussi dorées. Elles sont notées par des lettres arabes, en noir pour le Centaure, en rouge pour la Bête.
Dans la mythologie grecque, le Centaure serait le sage Chiron, précepteur de Jason et d'Hercule. Un jour qu'il accueillait dans sa grotte Hercule sur les traces d’un sanglier, il se blessa à la pointe d'une des flèches empoisonnées du héros et mourut de la blessure. Zeus le plaça alors dans le ciel.
Proche de celle du Sagittaire, la constellation du Centaure s’écarte assez peu ici de la tradition classique hormis quelques détails. Le Centaure, mi-homme, mi-cheval, porte un turban à la mode timouride. La ceinture de la tunique, à la jonction du corps humain et animal, est soulignée par une frise bleue crénelée. Il tient dans la main gauche un bouquet de feuilles qui remplace la thyrse antique, un grand bâton orné de feuilles évoquant un sceptre. La Bête, à l’origine un loup, prend ici la forme d’un lion à la gueule ouverte. Le nom arabe du Centaure est la transcription du terme grec.