Du gouvernement civil, où l'on traite de l'origine, des fondements, de la nature, du pouvoir et des fins des sociétés politiques
John Locke (1632-1704), auteur, Amsterdam, Ed. A. Wolfgang, 1691.
BnF, département Droit, économie, politique, E*-2009
© Bibliothèque nationale de France
Selon la théorie de Locke, il faut admettre, avant toute société, un état de nature où les humains ont vécu, non pas uniquement dans les luttes et la barbarie, mais en observant certains principes innés en eux, d'où sont sortis plus tard ceux qui régissent la cité politique. Le droit de défense, le droit de punir, le droit de propriété qui dérive du travail et de la liberté, sont antérieurs à toute convention. Tous les humains sont libres et égaux. L'esclavage ne saurait se justifier. La méchanceté et la faiblesse des humains ont rendu nécessaire l'établissement d'une société civile et politique. Elle est caractérisée par ce fait que les particuliers se dépouillent en faveur de l'État de leur droit de punir. Mais ils gardent leurs autres droits, et l'État n'est institué que par le consentement commun et pour les maintenir, les assurer, ou les développer. Toute forme de gouvernement est bonne, pourvu qu'elle repose sur ce principe fondamental. Le pouvoir législatif est institué par le peuple qui garde le droit de juger et de contrôler son œuvre, de même que la conduite du pouvoir exécutif. Dans les cas d'abus manifestes, le peuple a le droit de se révolter ou de changer la constitution. Ces idées, formulées à la fin du XVIIe siècle, viendront nourrir les philosophes des Lumières.
 
 

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