Conçu par Joëlle Gonthier, plasticienne et enseignante, ce parcours accompagne le livre-catalogue de l'exposition réalisée par Sylvie Aubenas et Dominique Versavel, conservateurs au département des Estampes et de la Photographie, et édité dans la collection Pôle Photo par le SCEREN-CNDP et Isthme éditions

Au cours de sa vie, chacun élabore une image de ce qu’est un objet. Ce que recouvre ce terme évolue au gré des expériences vécues et des connaissances acquises. L’exposition Objets dans l’objectif met ainsi à l’épreuve le concept d’"objet".

Interroger l'objet
Avant d’explorer les thèmes qui structurent l’exposition comme autant d'approches de la photographie d'objet, le parcours pédagogique propose de s'interroger sur ce qu'est un objet : qu’est-ce qu’un objet ? Quelle est la taille d’un objet ? Qu’est-ce qu’une photographie d’objet ? Où finit l’objet et où commence le fond ?

Photographier l'objet
La deuxième partie du dossier reprend le classement retenu pour l’exposition Objets dans l’objectif. Chaque entrée donne accès à une interrogation visuelle soutenue par neuf photographies issues de l’exposition. L’exposition offre sept entrées différentes, regroupées dans ce parcours en quatre thèmes : composer : natures mortes ; classer : arrangements, séries et typologies, accumulations ; cadrer  : hors champs et champs, plans rapprochés et cadrages serrés ; modifier : transfigurations.
Accroître la lisibilité de cet agencement est le but de cette partie qui propose sur chaque thème une série d'images à explorer et des pistes de travail en classe.
Photographier des natures mortes s'inscrit dans le prolongement d'une approche picturale, dans une volonté de produire des images d'un monde mimétique. À l’inverse les transfigurations donnent des versions inattendues et abstraites du monde. Ces démarches traduisent ainsi deux partis pris par rapport à un seul référent –le monde– qui devrait pourtant, à en croire l’opinion commune, être le même pour tous. L’esthétique des images traduit cette opposition de point de vue.
Arrangements, séries et typologies ou accumulations attestent une action sur le modèle photographié. Il existe à chaque fois une intention d’organisation de la part du photographe et parfois de la part d’un tiers qu’il soit marchand ou fabricant. La différence réside dans la part plus ou moins grande prise par le photographe dans cette organisation, nulle dans la photographie d'un étal, délibérée dans les arrangements. L’arrangement est en effet une simple mise en rapport entre objets sans qu’interviennent les codes de la nature morte. C’est un geste de photographe avant la prise de vue pour augmenter un intérêt visuel.
Rassembler ce qui se ressemble et le mettre en ordre est le lien majeur qui unit séries et typologies, quand l’accumulation est regroupement désordonné.
Hors champs et champs, plans rapprochés et cadrages serrés manifestent la présence de l’appareil photographique mis au service du regard. Il y a travail sur l’image quel que soit le modèle : portrait, paysage, objet… Toutefois un plan serré sur un objet n’a pas la même portée que sur un visage et un plan serré sur un paysage abolit celui-ci.
 
Interroger la photographie
Mettre en relation la photographie d’objets et le portrait offre l’intérêt d’interroger autrement les images et de mettre l'accent sur l'écriture photographique. Que l’image soit celle d’un objet ou d’un visage, l’ombre et la lumière, la transparence et l’opacité, la restitution ou la perturbation de la texture, les valeurs ou les couleurs ou encore la composition et le cadrage situent ce qui est donné à voir dans l’univers spécifique de la photographie. Entre présence et absence, une écriture se dessine. Les rapprochements proposés ont pour but de souligner les caractéristiques plastiques d’une photographie.