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Rencontres, heurts et bonheurs…

Saint Paul prêchant
Saint Paul prêchant

© Bibliothèque nationale de France

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Utilisés tout au long de l’histoire pour justifier des conflits, les dogmes des trois grands monothéïsmes ont pourtant beaucoup en commun…

Chaque tradition a ses couleurs et ses chemins, ses enlisements et ses fulgurances, figeant parfois le mouvement de la parole jaillie comme une source, ne cessant pourtant de transmettre l’improbable perle, de dresser l’oreille, de continuer les gestes anciens qui interrogent sous le ciel avec la voix, avec les mains, avec le cœur, ou en dansant, et de chercher toujours, s’arrêtant au bord d’un insaisissable, à la frontière d’un silence, d’une nescience.

Les innombrables déchirures, blessures, qui affectent au cours de l’histoire les relations des trois monothéismes entre eux, inviteraient volontiers à l’abandon de toute idée d’Unique, au profit d’un relativisme à coup sûr moins dangereux : l’Unique, revendication hégémonique aux effets meurtriers ou balbutiement partagé d’une transcendance qui échappe à toute prise ?

« Toutes ces lumières proviennent d’un seul soleil », dit le poète Jalâl al-Dîn Rûmî et il raconte à titre d’illustration cette histoire de trois voyageurs fatigués par leur chemin qui se disputaient pour savoir ce qu’ils pourraient acheter pour apaiser leur soif. Le premier disait qu’il voulait acheter de l’üzüm ( « raisin » en turc), le deuxième de l’israfil ( « raisin » en grec) et le troisième de l’inab ( « raisin » en arabe). Un homme qui passait devant eux s’arrêta pour essayer de comprendre l’objet de leur querelle et il leur demanda ce qui leur arrivait. L’un d’entre eux répondit : « Je veux acheter de l’üzüm et lui de l’israfil et lui ne veut que de l’inab. » L’homme leur expliqua alors qu’il s’agissait de la même chose mais dans trois langues différentes.

Le prophète Muhammad en prière
Le prophète Muhammad en prière |

© Bibliothèque nationale de France

De l’esclavage à la liberté
De l’esclavage à la liberté |

© Bibliothèque nationale de France

Nous ne chercherons pas, même à travers le détour d’un récit, à répondre à la question posée, nous voudrions simplement la laisser résonner à cet endroit des mots où ils courent et sont vivants, où ils descendent et se perdent comme les eaux et se chargent en passant d’une épaisseur de sens immémoriale. Entendre cette question auprès du puits, au bord de cet espace un peu à l’écart, à la jonction du clair et de l’obscur, où peut avoir lieu la rencontre avec l’étranger, auprès du puits où il advient que des vérités nomades étincellent par surprise.

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