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Quand l’arménien devient une langue écrite

Tétraévangile arménien, évangile de Surxat’ (Stary-Krym)
Quand l’arménien devient une langue écrite
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Au début du 4e siècle, l’Arménie adopte le christianisme. Au 5e siècle, sous l’impulsion du moine Mesrop Machtotz et du catholicos Sahak (Isaac), dernier descendant mâle de saint Grégoire l’Illuminateur, l’alphabet arménien naît avec la première traduction de la Bible faite sur les versions grecque et syriaque ; l’arménien devient une langue écrite, le grabar. Les plus anciennes copies conservées remontent au 9e siècle. Ce volume copié en 1356 contient les quatre Évangiles avec les portraits des évangélistes ; il est ouvert au début de celui de Luc que l’on voit ici, sur la page de gauche, offrant son livre à Théophile ; à droite l’incipit est disposé sous une niche d’autel (khoran) en lettres ornementales. Le texte en écriture bolorgir débute par un incipit en erkathagir, avec une lettrine en forme de taureau, symbole du troisième évangéliste. L’Écriture sainte est copiée en majuscules jusqu’à la fin du 12e siècle. En marge, le motif vertical surmonté d’une croix évoque la vision de Grégoire l’Illuminateur, apôtre de l’Arménie.

La première édition imprimée de la Bible en arménien parut à Amsterdam en 1666. Également conçu par Mesrop, l’alphabet géorgien nota dès le 5e siècle la traduction (réalisée à partir de la version arménienne et révisée ensuite à l’aide du texte grec) des Évangiles, des Épîtres de Paul et de quelques livres de l’Ancien Testament ; on a conservé des bibles complètes en géorgien datées du 9e siècle. Le troisième alphabet, inventé par Mesrop pour les Albaniens du Caucase, voisins des Tchétchènes, a été retrouvé récemment.

Le grand mouvement de diversification qui anima la fin de l’Antiquité, notamment avec le concile de Chalcédoine en 451, déboucha sur la constitution d’une Église arménienne distincte. L’Église de Géorgie se rallia au concile vers 610.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1356
  • Lieu
    Crimée
  • Description technique
    Parchemin, 331 f., 20,5 x 13,5 cm
  • Provenance

    BnF, Manuscrits orientaux, arménien 17, f. 162 v°-163

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1072000692