Plan de la ville cité université fauxbourgs de Paris avec la description de son antiquité
[Paris, Melchior Tavernier, entre 1625 et 1635].
Gravure à l'eau-forte, 80 x 100 cm
Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie, RÉSERVE QB 201 (171, 2) - FT5
© Bibliothèque nationale de France
« En l’année 1631, mon père se retira à Paris, nous y mena tous, et y établit sa demeure. » (Gilberte Périer, Vie de Monsieur Pascal.) Étienne Pascal, « élu pour le Roi en l’élection d’Auvergne à Clermont » quand naquit son fils Blaise – en d’autres termes, officier royal chargé de l’administration et du contentieux de l’impôt dans la circonscription fiscale de Clermont –, se démit de cette fonction en 1625 pour acquérir l’année suivante une charge plus prestigieuse de second président en la cour des aides de Monferrand, juridiction qui jugeait le contentieux fiscal en dernier ressort. Veuf depuis cinq ans, le président Pascal et ses trois enfants quittèrent l’Auvergne pour Paris en novembre 1631. Il conserva sa charge jusqu’en 1634, date à laquelle il la résigna en faveur de son frère Blaise, puis plaça son capital en 1635 – l’année même où la France, prenant ouvertement part à la guerre de Trente Ans, entrait en guerre avec l’Espagne – dans des « rentes sur l’Hôtel de Ville » : il s’agissait d’un emprunt d’État dont la création remontait au règne de François Ier et qui connut un grand développement sous Louis XIII, servant au pouvoir royal d’expédient financier.
Imprimé entre 1625 et 1635, ce plan de Paris, dit « plan de Tavernier », reprend, en le mettant à jour, celui du graveur Mathieu Merian publié en 1615. Cette nouvelle version est contemporaine de l’installation de la famille Pascal à Paris. Au gré de l’évolution de ses revenus, Étienne Pascal changea souvent d’adresse de novembre 1631 à juin 1635. À son arrivée, il s’installa très brièvement dans la paroisse Saint-Gervais, rue des Juifs (actuelle rue Ferdinand-Duval) avant de s’établir plus durablement près de l’Hôtel de Ville, rue de la Tixanderie, où il demeura de 1632 à 1634. Puis la famille changea de rive et s’installa d’avril 1634 à juin 1635 rue Neuve Saint-Lambert, actuelle rue Condé, près du palais du Luxembourg – qui n’était pas encore construit quand fut publié le plan de Merian mais figure sur celui de Tavernier. C’est dans ce quartier, celui de la paroisse Saint-Sulpice, qu’Étienne Pascal se lia à la compagnie de « beaux esprits » réunie chez Mme Sainctot, célèbre mondaine dont le salon, dans une atmosphère d’épicurisme, était fréquenté par des poètes comme son frère, Vion d’Alibray, et par des curieux de sciences, tel Jacques Le Pailleur, aussi amateur de bonne chère que de musique et de mathématiques.
 
 

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