Plan de la place Royale à Paris
Dessin (plume, encre de Chine, encre rouge et lavis), 535 x 827 mm
Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie, RÉSERVE VE-53 (J)-FT 6
© Bibliothèque nationale de France
Dans le prolongement de la rue de la Chaussée (nommée au XVIIe siècle rue du Parc-royal, aujourd’hui rue de Béarn), ce plan fait apparaître derrière la place Royale, actuelle place des Vosges, l’église des Minimes de Paris et, s’étendant jusqu’à la rue Saint-Louis (devenue rue Turenne), l’emprise du couvent où résidait le P. Mersenne. En juin 1635, la famille Pascal s’était installée un peu plus loin, dans la paroisse Saint-Merri, où Étienne Pascal loua une maison rue Brisemiche jusqu’en octobre 1648. Les savants du groupe de Mersenne se retrouvaient le plus souvent au couvent des Minimes, sans doute dans l’une des salles de la porterie. Leurs réunions gardaient un caractère relativement informel, n’étant ni fixées à un jour de la semaine déterminé, ni réglées par des statuts. En revanche, elles avaient pour loi de n’aborder que des questions de physique et de mathématiques, soit qu’on débattît de problèmes, soit qu’on se livrât collectivement à des expériences. Dans les années qui suivirent la mort de Mersenne, ces « conférences » se transportèrent rue Saint-André-des-Arts, chez Le Pailleur, l’ami d’Étienne Pascal qui avait engagé celui-ci à faire lire les Éléments d’Euclide à son fils. Pascal continua de fréquenter ce cercle, comme l’atteste en 1656 un passage des Mémoires de Michel de Marolles où sont évoquées les réunions qui se tenaient « chez feu M. Le Pailleur […] tous les samedis, pour parler des mathématiques, où j’ai vu Messieurs Gassendi, Boulliau, Pascal, Roberval, Desargues, Carcavy et autres illustres en cette science ». C’est également à l’assemblée de ces savants que Pascal adressa en 1654 un programme des travaux mathématiques qu’il avait en cours ou en projet, sous forme d’une liste dédiée « à l’illustre académie de mathématiques de Paris » (Celeberrimæ Matheseos Academiæ Pariensi). Plus tard encore, après la mort de Le Pailleur en 1654, Pascal est demeuré proche de celui qui prit sa relève, le mathématicien Claude Mylon. Dans ses avatars successifs, le groupe de Mersenne n’aura cessé d’accompagner l’œuvre scientifique de Pascal.
 
 

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