Portrait de Madeleine de Souvré, marquise de Sablé
Daniel Dumonstier, 1621
Dessin (pierre noire, sanguine, craies de couleur, pastel, estompe et lavis),
Paris, Musée du Louvre, http://www.louvre.fr, département des Arts graphiques, RF 1424 recto
Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Ancienne « précieuse », la marquise de Sablé (1598-1678) fit sa « conversion » vers 1640, un peu après la mort de son amant, le marquis d’Armentières : « Depuis cette perte, la Marquise ne fit plus l’amour ; elle trouva qu’il était temps de faire la dévote », écrit Tallemant des Réaux. Devenue proche de Port-Royal, elle obtint en 1656 de se faire construire un logement dans l’enceinte du monastère de Paris, où elle tenait salon : car, « de façon très symbolique, le logis était ouvert à la fois sur le monde, par la rue de la Bourbe, et sur le Port-Royal » (Lafond 1984). Pascal le fréquentait, parmi d’autres esprits distingués, savants ou hommes de lettres, qui pouvaient y rencontrer la plus haute aristocratie de cour. L’affection particulière que la marquise de Sablé portait à Pascal et les liens étroits qu’ils avaient noués sont attestés par une lettre que la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, lui adressa après la mort de celui-ci, le 22 août 1662 : elle évoque notamment « cette solitude terrible » que ressent la marquise, « de [se] voir délaissée d’un ami si fidèle qui ne laisse point son semblable après lui ». Il est toutefois probable que cette familiarité ne date que des dernières années de Pascal.
 
 

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