Établissement des carrosses publics dans la ville et faubourgs de Paris, par lettres patentes du roi
Lettre patente
Paris, Guillaume Desprez, 1662.
Bibliothèque nationale de France, département Histoire, philosophie, sciences de l'homme, 4-LI16-5
© Bibliothèque nationale de France
L’établissement du premier réseau urbain de transports en commun fut la dernière des innovations auxquelles Pascal prit part. Il en partagea l’initiative avec le duc de Roannez, comme l’atteste un acte notarié du 6 novembre 1661 où il est rappelé qu’ensemble ils trouvèrent, « deux ou trois ans » plus tôt, « l’invention d’établir des carrosses à l’instar des coches [de campagne] dans la ville et faubourgs de Paris, où chacun ne payera que sa place pour un prix tout à fait modique ». Cet acte investisseurs intéressés à l’exploitation du projet : le duc de Roannez, le marquis de Crenan – déjà associé au dessèchement du Marais Poitevin –, Arnauld de Pomponne, neveu du grand Arnauld, et Pascal. À leurs noms s’ajoutait celui du marquis de Sourches, bien qu’il ne fût pas actionnaire : il était convenu qu’à la différence des précédents, il percevrait une rente annuelle fixe, prix à payer pour le soutien qu’il apportait, dans l’exercice de sa charge de grand prévôt de France, pour l’obtention des indispensables lettres patentes. Celles-ci furent délivrées en janvier 1662, des essais faits en février, et enfin la première ligne de carrosses publics inaugurée le 18 mars, allant de la porte Saint-Antoine au palais du Luxembourg. La desserte, dont le soin était confié à des concessionnaires, était assurée par sept véhicules. Elle commençait à six heures du matin, avec un départ « tous les demi-quarts d’heure du jour ». Il n’existait pas de stations marquées : les arrêts se faisaient à la demande sur toute la longueur du trajet, pour un prix fixe de cinq sols quel que fût le chemin parcouru par le voyageur. D’une capacité de huit personnes, les carrosses étaient identifiés par leur marque aux armes de la ville de Paris et conduits par des cochers vêtus d’une casaque bleue aux armes du roi surmontant celles de Paris. Par décision du Parlement, défense était faite « à tous soldats, pages laquais et gens de livrée, même aux manœuvres et gens de bras d’y entrer, pour la plus grande commodité et liberté des bourgeois ».
 
 

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